A moins que…
Tout s’informatise petit à petit. Les cartes d’identité nationale, les passeports, maintenant les permis de conduire, les cartes grises, les chèques carburants, tout se met au service de la biométrie. On veut de l’infalsifiable pour lutter contre les contrefaçons et, par la même occasion, pour lutter contre la corruption.
De l’argent à investir. Un marché juteux sous forme d’appel d’offres. Tiens ! Mais on n’a jamais entendu parler publiquement d’un avis d’appel d’offres pour la fabrique de permis biométriques… Du moment où c’est… permis. On va maintenant avoir droit à de longues files d’attente pour changer les vieux permis contre les nouveaux. Un autre calvaire en perspective.
A moins qu’un système bien pensé ne soit en place pour éviter aussi toute tentation de corrompre ou d’encourager la corruption. Le principe est simple : mettre en place un schéma du circuit de délivrance de permis biométriques. Informer le public en le placardant de manière visible. Interdire les rabatteurs et autres intermédiaires. Mettre en place un circuit très court et fixer un délai de délivrance. Tout doit être fait de manière transparente. Et les agents doivent être identifiables par leurs tenues et leurs badges. L’usager peut dénoncer toute forme d’abus, de manière anonyme. Un site web est à ouvrir pour expliquer, informer et éduquer.
Toute innovation suscite, dans un premier temps, un réflexe de rejet. C’est l’habitude bousculée qui provoque un sentiment de méfiance. Il faut donc un délai d’information, de compréhension, d’assimilation et d’appropriation. Cela prendra le temps qu’il faut. Et, selon les spécialistes, cette innovation devrait ouvrir le débat sur les conditions de délivrance de permis catégorie C et D, destinés aux professionnels et au service public. L’octroi de ce permis devrait être conditionné par un certain niveau d’études dûment vérifiés et vérifiables. Tout comme les certificats d’aptitude sanitaire. Matière à réflexion et à agir.
