Ressources minières : Plus de 10 milliards de dollars perdus en 15 ans
Le sous-sol malgache regorge de ressources minières inestimables pour un peu que celles-ci soient exploitées de manière rationnelle et… à bon escient. Aujourd’hui, des organismes tentent d’apporter une nouvelle vision à ces exploitations minières.
Il est clair que Madagascar est un pays à vocation minière, d’après les experts en mines de Madagascar qui se regroupent dans la FEDMINES et la SPMM. A cause de la mauvaise gestion minière dans le pays, plus de 10 milliards de dollars sont perdus en 15 ans, souligne Rolland Razafindramanitra du FEDMINES. Ce serait, d’après lui, la valeur commerciale de toutes les richesses de Madagascar qui est passée sous le nez des Malgaches. Toutes les estimations des experts miniers sont confirmées : que les mines, considérées comme richesse du pays n’ont pas enrichi les nationaux, mais les étrangers, comme les Sri Lankais, les Thaïlandais, les Chinois et tous ceux qui ont trouvé profits dans le secteur minier jusqu’à présent.
Loi pour le Développement des Petites Mines
Une conférence de presse s’est tenue à l’Hôtel Colbert d’Antaninanerina hier pour dénoncer ces faits accablants. Cette conférence, dirigée par le FEDMINES et le SPMM, avait pour but d’annoncer un avant-projet de loi pour le développement des Petites Mines à Madagascar (LDPMM). Les petites mines qui constituent la plupart les exploitations de pierres précieuses de tout genre, l’or et les métaux précieux, sont toujours victimes des inégalités, de trafic et d’impunité. « Pour que les mines deviennent une source de richesse pour la Nation, il faut qu’elles cessent d’être l’apanage d’une seule poignée d’individus », tel est le thème de la lutte que ce groupe d’experts en petites mines veut mener à terme.
Cet avant-projet de loi consiste à souligner que les gites de substances minérales de l’ensemble du territoire national sont des « richesses du pays » donc doit revenir aux Malgaches tant sur le plan travaux d’extraction que sur le plan des actions dans une société. Il devrait, selon eux, y avoir une répartition juste et équitable des revenus générés par les petites mines car plusieurs communes affirment ne pas recevoir leurs parts dans les ristournes que les entreprises versent à l’administration. Des fonds de solidarité nationale ainsi que pour la préservation des générations futures devront être créés car les ressources minières sont des ressources non renouvelables. Bien d’autres clauses sont listées dans cet avant-projet de loi qui sera présenté devant le parlement le 25 novembre prochain.
A noter que la LDPMM vise à séparer les grandes mines des petites afin que leur protection sur le côté législatif soit claire pour les acteurs pour permettre à ces derniers de se conformer aux lois en vigueur dans le pays.
C.Ramah
