Apres Paris, Pékin via Johannesburg
Si Marc Ravalomanana se sentait frustré, on le comprendrait. Il aurait pu être celui qui dirige cette délégation malgache au sommet FONAC, une rencontre de haut niveau entre la Chine et l’Afrique. Une pratique dont des grandes puissances ont l’habitude. Le communiqué émanant de la Présidence avant-hier est éloquent et traduit la fébrilité malgache. Voici un extrait.
« 6 Chefs d’Etat, 5 chefs du Gouvernement et des dizaines de ministres du continent africain sont présents à ce sommet. Pour la partie malgache, le Président Hery Rajaonarimampianina conduit une délégation composée du ministre des Affaires étrangères, Béatrice Atallah, du ministre de l’Industrie et du Développement du Secteur privé, Narison Rafidimanana, de plusieurs opérateurs économiques et des dirigeants d’entreprises malgaches ».
Selon les déclarations de l’ambassadeur malgache en Chine, Victor Sikonina : « ce sommet est une grande opportunité pour Madagascar, étant donné qu’un pays devenu une puissance économique mondiale comme la Chine, va appuyer de grands projets de développement en Afrique ». Pour sa part, le Président Hery Rajaonarimampianina prononcera son discours ce samedi ». Fin d’une longue citation. L’empire du milieu nous intéresse et il s’intéresse à nous. La Chine a besoin de notre sous-sol. De nos matières premières. Elle n’en a cure de notre gouvernance, de nos droits de l’homme, de nos rentrées fiscales. Bref, de tout ce que le FMI, l’UE, le Département d’Etat exigent. La Chine va directement au business. Et elle risque de supplanter l’Occident. Le sommet de Johannesburg intervient au même moment que la COP21. A quelques semaines après la tournée d’Obama en Afrique. La Chine commence à s’imposer comme la première puissance économique mondiale. Madagascar entend, apparemment, ne pas rater quelque chose… Pour quelques milliards de plus.
