Conclusion de la Commission d’enquête parlementaire : Restitution à Mara Niarisy des 377 bœufs et des armes saisies
La commission d’enquête parlementaire dans l’affaire Mara Niarisy vient de sortir ses conclusions hier. L’affaire sera portée à une séance plénière de l’Assemblée Nationale en vue de résolutions. Le député Théophile Randrianandraina, membre de cette commission d’enquête parlementaire, a accepté de partager avec la Rédaction de Ma-LAZA les tenants et aboutissants de la mission effectuée à Ankazoabo, en marge de cette enquête parlementaire.
Ma-LAZA : Parlez-nous de votre mission à Ankazoabo…
Député Théophile Randrianandraina : Tout d’abord, je tiens à expliquer que la commission d’enquête à été mise sur pied sur proposition des députés. La commission est formée de deux représentants de chaque groupe parlementaire présent à Tsimbazaza. Nous somme donc descendus à Ankazoabo afin de faire la lumière sur l’affaire Mara Niarisy. En effet, 377 bœufs appartenant à ce parlementaire ont fait l’objet de mise en fourrière par les éléments de l’opération «Fahalemana». La demeure de ce député a été perquisitionnée, 7 fusils ont été saisis à cette occasion. Après le rapport présenté par les responsables de l’opération Fahalemana au gouvernement, le député Mara Niarisy est soupçonné d’être «un Dahalo» et que ses «livrets de bœufs» seraient falsifiés et contiendraient des cachets officiels de l’Assemblée Nationale, mais aussi des ratures. Et que le député détenait chez lui des armes de guerre.
Ma-LAZA : Mais qu’en est-il des réalités sur terrain lors de votre descente ?
Théophile Randrianandraina : On a eu des entretiens avec les responsables de l’opération Fahalemana, des responsables du district et avec les responsables du tribunal, mais aussi avec des personnes soi-disant victimes de vols de bœufs par le parlementaire Mara Niarisy. Lors de ces rencontres, on a constaté trois choses qui démentent les rapports transmis à l’Exécutif sur cette affaire. Primo, les livrets de bœufs du député Mara Niarisy ne contenaient aucun cachet officiel de l’Assemblée Nationale, et que seuls les numéros d’ordre sur les livrets contenaient des ratures mais pas les informations sur les bétails. Secundo, le député possède bel et bien des permis de détention d’armes. Et tertio, les armes saisies ne sont pas des armes de guerre.
Ma-LAZA : A l’issue des investigations, le soupçon qui pèse sur le député Mara Niarisy est-il ou non fondé ?
Théophile Randrianandraina : Il m’est difficile de répondre si le soupçon est fondé ou non. Les déclarations de vols de bœufs de ces soi-disant propriétaires remontent en 2012. Les victimes de ces vols n’habitent pas dans le district d’Ankazoabo, ils viennent des districts riverains, aux environs de 100 km et plus d’Ankazoabo. Mais il n’y a pas eu de plaignants ni de déclaration de vol de bœufs dans le Fokontany et la commune où se trouvent les pâturages du député. Mais chose curieuse, les soi-disant propriétaires à qui les responsables ont remis les bétails habitent tous aux alentours immédiats d’Ankazoabo. Et qu’après les avoir reçus, ils les ont presque tous revendus dans les districts voisins aux environs de 100 km d’Ankazoabo, ou encore les ont tout simplement abattus lors de fêtes funéraires.
Ma-LAZA : Et qu’en est-il des 377 bœufs ?
Théophile Randrianandraina : Les 377 bœufs faisant l’objet de mise en fourrière n’appartiennent pas seulement à Mara Niarisy. Il y ceux qui appartiennent également à sa famille. Parmi ces 377 zébus, 203 ont fait l’objet de mainlevée par les responsables et remis à des personnes qui se sont déclarées être victimes de vols. 32 ont été restitués à la famille de Mara Niarisy et 7 autres sont morts au cours de leur mise en fourrière. Après notre départ d’Ankazoabo, 10 zébus auraient disparu de la fourrière.
Ma-LAZA : D’après vous, les éléments de l’opération Fahalemana ont-ils agi en toute irrégularité ?
Théophile Randrianandraina : Une perquisition a été faite au domicile du député, alors que celui-ci bénéficie encore de son immunité parlementaire. Et lors de la remise des bœufs à ces soi-disant victimes de vols, aucune confrontation des livrets de bœufs n’a eu lieu. Alors, comment pourrais-je dire que les responsables à Ankazoabo avaient-ils agi ou non en toute irrégularité ?…
Ma-LAZA : Quelle est donc la conclusion de la commission d’enquête, et que vous comptez présenter à la séance plénière de l’Assemblée nationale ?
Théophile Randrianandraina: La commission d’enquête demande la restitution des 377 bœufs, des armes saisies à son propriétaire et aussi la libération des personnes détenues arbitrairement dans cette affaire.
Propos recueillis par Ghislain V
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