Les aides budgétaires arrivent…
Après le FMI, l’Union Européenne, c’est la Banque mondiale qui vient de réagir. Cette institution financière a approuvé, lors d’une réunion de son Conseil d’administration, le déblocage de 55 millions de dollars d’aide budgétaire pour Madagascar.
Cette aide vise à aider le gouvernement sur au moins deux points que la Banque Mondiale, sur la base du rapport de ses experts dépêchés dans le pays pour faire une évaluation du système financier local, estime importants : la protection sociale et la couverture sanitaire.
Evidemment que la Banque Mondiale et le FMI se placent toujours dans la ligne droite de la lutte contre la pauvreté et que leurs prêts sont cadrés dans ce sens. Madagascar s’est enlisée dans une crise économique sans précédent. Un lourd tribut est à payer. Ce qui, au stade où nous sommes, ne permet pas à l’Etat de s’engager à fond dans la politique de développement durable.
Les priorités sociales immédiates prennent le pas sur les enjeux d’investissements pour des impacts positifs à terme. Cela, c’est côté cour. Côté jardin, ce n’est pas la joie pour les recettes fiscales. Pas besoin d’être sortant d’un grand collège financier pour comprendre que lorsque les impôts ne rentrent pas comme il faut, les caisses de l’Etat seront faméliques. C’est le cas actuellement. L’économie informelle met l’Etat en difficulté. Or, vu la pauvreté et la précarité de la situation des 90% des ménages malgaches, on comprend pourquoi l’informel est incontournable pour eux. On comprend aussi la frustration des grosses sociétés et des entreprises qui tournent normalement et légalement : elles en font les frais car, généralement, le contrôle fiscal, leur bête noire, est toujours pour ceux qui, enregistrés officiellement dans le livre de commerce, paient de manière formelle leurs impôts à l’Etat.
