Joyeux Noël
L’ambiance ne prête pas à la fête. Notamment à cause de l’insécurité qui sévit presque sur toute la Grande Île. Kidnappings par-ci, attaques à main armée par là, le sang ne cesse de couler. Forces de l’ordre comme gangsters appuient sur la gâchette de crainte de mourir avant l’autre.
Les ultimatums plombent également l’atmosphère. L’un contre les parents d’Arnaud, l’enfant-otage qui est toujours retenu par ses ravisseurs, et l’autre déposé contre le gouvernement par les douaniers qui ont commencé leur grève hier sur l’ensemble du territoire.
Paradoxalement, les rues dans la capitale sont animées, comme d’habitude, à l’approche des fêtes. Les commercants, par milliers, ont investi les trottoirs et les rues du centre ville. Au grand dam des automobilistes qui suffoquent sous la chaleur dans les embouteillages et des piétons qui ne savent plus où mettre les pieds dans les minuscules couloirs qui leur sont laissés, le tout ayant été monopolisé par les marchands et leur étalage.
Une constatation : tout se fait dans une totale anarchie. Une anarchie dans laquelle les tananariviens se sont, semble-t-il, résignés. Même les plus optimistes ne savent plus comment rendre à la ville son lustre d’antan. Et comme nous sommes en saison de pluies, la joie des fêtes se mêle à l’angoisse et à la peur des gens à chaque bourrasque qui menace d’emporter leur maison.
Demain, comme d’habitude, les églises seront pleines à ras-bord. Les sermons tourneront autour de la naissance du Christ et de l’espoir que le Fils de Dieu a apporté lors de sa venue sur terre. Un espoir dont nous avons grandement besoin en cette période difficile.
Sur ce, joyeux Noël.
