Andry Rajoelina : “Le vent est en train de tourner …”
Andry Rajoelina a sonné le tocsin. Pour lui, c’est son devoir de faire de la politique. Le message est clair. Depuis sa résidence d’Ambohimangakely, il lance à qui de droit : « attention, j’arrive ».
Rentrée politique ? Début des grandes manœuvres de reconquête du pouvoir ? Stratégie de présence ? Andry Rajoelina, ancien Président de la Transition, s’est manifesté publiquement, samedi dernier, dans le cadre d’une cérémonie de vœux, à sa résidence d’Ambohimangakely. Une grande propriété qui traduit l’ambition de ce jeune politicien de vouloir revenir au pouvoir. « Je suis prêt et nous espérons », a-t-il lancé à l’assistance venue nombreuse – des vrais amis, devrait-il souligner- « que cette nouvelle année soit la réalisation de nos vœux » tout en corrigeant, entre deux sourires et des applaudissements nourris, « pardon, notre vœu » et on se comprend, d’un regard. En tout cas, il a fait relever que « le vent est en train de tourner maintenant et faire de la politique n’est pas une obligation, maintenant, c’est un devoir ». Son devoir.
Les manquements du régime actuel ont été critiqués avec beaucoup d’images et de jeux d’esprit. « J’ai la solution du délestage. Avant de penser aux centrales et aux groupes électrogènes, il faut résoudre un autre délestage : que la lumière soit, d’abord, dans les dirigeants actuels». Déplorant la saleté et l’insalubrité, Andry Rajoelina a trouvé que c’est logique lorsqu’un régime est mis en place de manière impropre. Et ces embouteillages sont à l’image d’un pays bloqué. « Avec moi, il n’y aura point de blocage », a-t-il promis arrachant des applaudissements des chefs de partis de l’ARMADA, tous présents, qui ont répondu à son invitation.
Un discours d’une personnalité qui reprend les rênes. Et qui a testé sa popularité et son aura, d’abord, auprès des siens. Car la cérémonie de l’Amitié, ce fut la thématique de ce cocktail dînatoire ou entre deux canapés, un verre de champagne pour sabler la vraie amitié des « tena namana », c’est-à-dire les vrais amis. Il s’est gardé d’inviter, il l’a dit au micro et bien dans la langue de chez nous, les «namana raha misy patsa » et les « mody namana » (les amis quand vous êtes riches et les faux amis). Et de confier que ces « namana » l’ont appelé en apprenant qu’il est de retour au pays.
Fête ? Plutôt, joyeuses retrouvailles, dans une ambiance décontractée, aux propos acides contre le régime et durant lequel le mot « hery » (force) n’a pas eu droit de cité dans les discours, remplacé à brûle-pourpoint par « angovo » (énergie). Christine Razanamahasoa a représenté l’assistance, transformant son kabary à la mode betsileo, précédé d’une prière fervente, en un serment de fidélité à la cause et au jeune Patron. Elysée Ratsiraka, maire de Toamasina, élu sous les couleurs du MAPAR, l’autre orateur, a été félicité par Andry Rajoelina pour avoir souligné que sa victoire aux communales est, avant tout, celle du fondateur du Parti. « Cette mentalité, d’autres devraient l’avoir », a souligné Andry Rajoelina. « Je vous ai entendus et j’en suis compatissant », a-t-il encore ajouté à l’endroit de ceux qui espèrent en lui. « Je me souviens d’une mère de famille qui fondaient en larmes en me parlant », a-t-il confié. « Des pleurs qui en disaient long sur ce qu’elle vit en ce moment ».
Veste sombre, chemise blanche, pochette orange… Le style est bien travaillé pour dégager la forme et un air de renouveau. Car ces retrouvailles constituent un rassemblement. Une remobilisation. « On se tourne vers l’avenir », a proposé l’ancien président de la Transition à ses collaborateurs qui ont répondu massivement présents. « On est là, malgré les persécutions, les brimades et les exactions dont nous sommes victimes, venant du régime. On a des députés, des maires, des conseillers municipaux. Deux sénateurs MAPAR », a relevé la coordonnatrice du MAPAR.
Le dîner en self-service, sous un grand chapiteau, avec la meilleure des sonorisations, fut un régal, de l’avis des invités dont de nombreux journalistes qui, comme pour la plupart des invités, foulent, pour la première fois, cette jolie propriété de quelques hectares. Ici, c’est la nouvelle résidence de la famille Rajoelina. Il a fallu pendre la crémaillère… politiquement et dans la joie. Rossy et d’autres artistes («Vous, artistes qui nous ont aidés durant les dernières présidentielles à parcourir Madagascar, je ne vous oublierai jamais. Pas comme certains ! », a lancé Andy Rajoelina) ont assuré l’animation.
Allez, tous les MAPAR, TGV, en piste : Andry Rajoelina, de nouveau, entre dans la danse !…
A.R
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