Question d’éducation
Education pour tous. Le projet est ambitieux. Et il concerne l’avenir des enfants et des jeunes à Madagascar. Le taux de scolarisation n’a pas encore atteint les normes requises et admises internationalement. Et il faut encore concéder davantage d’efforts. L’échec scolaire et les abandons en cours d’année se trouvent encore à un niveau alarmant. Mais explicables pour diverses raisons. Mais on pense que la principale cause est liée à la pauvreté qui frappe les ménages et notamment les plus démunis.
Eduquer pourquoi et comment? On s’est fixé le même objectif pendant la révolution des années 75. Santé pour tous d’ici l’an 2000, éducation également d’ici l’an 2000. Mais cela est resté au stade de crédos. La logistique faisant défaut aussi bien sur le plan matériel qu’humain. Pourtant ce secteur a été la priorité des bailleurs de fonds. Aucun développement n’est possible sans une bonne éducation. Les générations de la révolution ont tous entre 30 et 40 ans aujourd’hui. Mais elles se dépêtrent dans la misére. Quel genre d’éducation a-t-elle reçue? La malgachisation n’a pas réussi car elle manquait beaucoup d’ingrédients. Et pire, dans les années 2000 on assistait à une profusion d’écoles (plus ou moins) d’expression française.
Nous avons une éducation sans âme, sans identité réelle et moulant des enfants et des jeunes sans véritables objectifs professionnels. A plus forte raison, l’architecture même de l’enseignement à tous les niveaux ne les aide pas dans leurs orientations. Vous sortez dans la rue le matin, vous voyez ces milliers d’écoliers et de collégiens déambulant avec leurs sacs au dos et leurs tabliers. Ils vont à l’école. C’est bien. Première question: vont-ils tenir jusqu’à la fin? Deuxième question: et après? Troisième question: que nous propose concrètement l’Etat?
