Une nouvelle page
La nomination d’Olivier Mahafaly Solonandrasana au poste de Premier ministre n’a pas surpris grand monde. Fils du terroir, le nouveau Premier ministre, contrairement à ses nombreux prédecesseurs, a effectué toutes ses études à Madagascar.
Olivier Mahafaly Solonandrasana fera-t-il un bon Premier ministre ? Cela dépend de ce que l’on veut entendre par « bon ». Depuis Joel Rakotomalala, le premier chef de gouvernement de la seconde République, les Premiers ministres sont tous tributaires du Chef de l’Etat. Aucun ne s’est vraiment distingué en tant que tel, à cause de leur pouvoir très limité et de l’ombre toujours menaçant de leur supérieur hiérarchique qui signe leur droit à la vie ou à la mort.
Le dernier, le Général Jean Ravelonarivo, pour plaire peut-être à son chef, s’est réjoui de l’atteinte des objectifs que s’est fixé son gouvernement. A 100% pour certains, à 80% pour les moins lotis. S’il s’attendait à des applaudissements, sa déception fut grande puisque le président de la République, lui-même, lui a demandé les impacts de ces résultats sur la population. Comme s’il avait travailé dans le vide.
Le PM est toujours entre le marteau et l’enclume. Il doit réfrener ses élans malgré qu’il veuille aller de l’avant, selon sa bonne foi. Il ne peut outrepasser le PRM sous peine de se faire blâmer, quitte, à être viré. Des Premiers ministres successifs, aucun n’a été écarté avec un motif clair, et surtout pas avec ses bons ou mauvais résultats. Tout se décidait à Iavoloha et selon le bon vouloir du PRM et le contexte.
Nous sommes à quelques mois des deux sommets que le pays va accueillir et à deux ans des élections présidentielles. Le PRM veut rempiler et veut mettre tous les atouts de son côté. Le nouveau PM est tout désigné, lui qui est lepatron des collectivités décentralisées et des démembrements du ministère de l’Intérieur lorsqu’il était à Anosy. Il connaît le terrain et sera un allié sûr du président de la République. Pour le pays comme pour lui, une nouvelle page est tournée.
