Entre confiance et compétence
La nomination des ministres du nouveau gouvernement n’a pas fait que des heureux. Les déçus sont nombreux, notamment ceux qui ont espéré pouvoir enfin se hisser à la tête d’un département ministériel.
Mais ils devront se rendre à l’évidence. Le président de la République a ses objectifs. Même s’il voulait satisfaire tout le monde, il ne pouvait compter que sur ceux auxquels il a entière confiance. Nous sommes à deux ans des présidentielles et à quelques mois de deux grands défis : la réception de deux sommets, celui de la COMESA et celui de la Francophonie. Deux échéances à partir desquelles le pays s’attend à tirer des bénéfices, non seulement en des espèces sonnantes et trébuchantes, mais également des infrastructures qui seront en 2018 des « zava-bita » (des réalisations) à mettre sur le compte du régime actuel. Ce sera également un test pour le gouvernement qui entend en tirer un fort taux de crédibilité, nécessaire dans nos relations avec les bailleurs de fonds et les organismes internationaux.
Michaëlle Jean, la SG de l’OIF, a bien souligné que la Francophonie n’est pas la France. Le sommet nous ouvrira d’autres portes qu’uniquement celles de Paris. Les ministres nouvellement nommés devront donc savoir où frapper et s’attendre à ce qu’ils soient bien reçus. Nous ne pouvons pas faire un procès d’intention en préjugeant que ces ministres ne sont pas les bons ou qu’ils traînent des casseroles. Oser enlever à Rivo Rakotovao son super-ministère et le confier à un de ses collègues veut tout dire. Narson Rafidimanana est-il plus compétent que son prédecesseur à ce poste ? L’avenir nous le dira. Mais en procédant de la sorte, le président de la République a pris ses responsabilités et il devrait en connaître les conséquences.
Un professeur de l’EES Lettres aux Transports, un médecin à l’Environnement… pourquoi pas ? Nous en avons vu d’autres au sommet de l’Etat. Attendons qu’ils travaillent et on verra bien la suite.
