Des résultats rapides ?
L’optimisme était de mise lors de la nomination du Général Jean Ravelonarivo à la Primature au mois de janvier 2015. Le Général, un militaire et meneur d’hommes de surcroît, avait annoncé lors de son investiture qu’il allait tout de suite s’atteler à la tâche, c’est-à-dire, de réaliser le programme présidentiel, de lutter contre les trafics en tout genre, contre la corruption et de jeter les bases d’un développement réel de Madagascar. Les initiatives à résultats rapides (IRR) ont été initiées sous son mandat et pour lesquelles il a annoncé plus tard l’atteinte des objectifs à 100 % pour certains et moindre pour d’autres. Le problème : aucun de ces résultats ne se reflétait sur la vie quotidienne des gens. Aucune amélioration tangible, aucun changement, sauf des inaugurations de petites infrastructures dont l’envergure ne dépassait même pas la commune.
Le même système est repris avec le nouveau mandat d’Olivier Mahafaly Solonandrasana. A quoi pourrait-on s’attendre ? Le président de la République, en établissant une feuile de route, a annoncé donner 3 mois à ses ministres pour une première évaluation. La feuille se route servira de repères à chaque département ministériel pour qu’il puisse mesurer les résultats obtenus à partir des efforts consentis. Soit. Mais quels résultats ? Une amélioration des services de l’administration ? Des débuts de travaux ? La baisse des prix des PPN et du carburant ?
La population, habituée à la misère quasi généralisée, ne s’attend pas à des miracles. Mais elle serait reconnaissante si les efforts de nos dirigeants sont avérés et les résultats palpables. Le constat aujourd’hui est que Madagascar régresse dans tous les domaines ou, au mieux, fait du sur place. Les infrastructures publiques utilisées jusqu’ici ont été construites sous la colonisation ou sous la 1ère République pour la plupart. Dans leur grande majorité, elles sont dans un état de délabrement avancé. Si l’Etat table sur le foncier actuellement, rien n’est fait pour l’immobilier. Pire, dans certains quartiers, ceux qui ont réussi à construire grâce à la sueur de leur front ont été expropriés et n’ont été indemnisés qu’à hauteur du dixième de la valeur de leur ancienne propriété. A la place de leurs maisons, de nouvelles constructions qu’ils ne pourront jamais acquérir que dans leur rêve.
Dans l’état actuel des choses, le Chef de l’Etat serait inspiré de présenter au public ce qu’il a demandé à ses ministres, pour éviter l’autosatisfaction stérile du prédecesseur d’Olivier Mahafaly, lors de son mandat. A ce moment là, le peuple sera juge… des résultats rapides
