Pédophilie à Nosy Mitsio : Vonizara et Mahamodo innocentés, le suisse A. Gogniat pourvoit en cassation
La cour d’appel d’Antsiranana a innocenté Vonizara et Mahamodo, mais le suisse Gogniat, auteur des faits, s’acharne toujours contre eux.
Le 5 avril le verdict de la cour d’appel de Diego est tombé : Vonizara et Mahamodo ont été reconnus innocents. La plainte déposée contre eux pour « accusations mensongères » par le trop connu pédophile suisse André Gogniat a été rejetée. Ce verdict met fin au scandale du jugement de 1ére instance de Nosy bé qui avait condamné les victimes ! Il signifie en même temps que les accusations de viols sur enfants lancées contre ce suisse fortuné par les victimes étaient bien fondées.
L’histoire dure voici maintenant depuis une dizaine d’années. L’impressionnante accumulation de preuves rendues publiques contre le pédophile ne laissait finalement place à aucune autre décision de la cour, sous peine d’un scandale retentissant. Les plus optimistes y verront -avec raison- une volonté politique enfin affirmée de l’Etat dont il faut souligner l’implication efficace dans cette affaire.
R.Vilella qui soutient depuis des années la lutte des habitants des Mitsio a tiré les enseignements de cette victoire : « Pour arriver à ce résultat dans la plus importante affaire de pédophilie de ces 20 dernières années, 3 éléments ont joué un rôle clé. Tout d’abord une large mobilisation de citoyens qui ont exprimé leur indignation dans une pétition rassemblant 3000 signataires. Ensuite, une puissante campagne médiatique qui a empêché que l’affaire ne se règle dans l’ombre où s’échangent les billets de la corruption. Et enfin, dernier élément, l’aide apportée par les plus hautes autorités de l’Etat. Car nous savons parfaitement que pédophilie et corruption sont si étroitement imbriquées que seule une volonté politique clairement affirmée peut les tenir en échec».
Peut-on conclure que l’affaire Gogniat est enfin close ? Loin s’en faut. Son avocate contactée par RFI a annoncé que son client a décidé de se pourvoir en cassation. Ainsi ce dépravé sexuel continue encore et toujours de narguer le peuple malgache et ses dirigeants et de s’acharner contre ses malheureuses victimes.
Cette utilisation frauduleuse du droit et qui ne vise qu’à gagner du temps doit être dénoncée, a réagi R.Vilella. C’est pourquoi il a demandé au ministère malgache de la justice de rejeter ce pourvoi. « Il est temps que cette affaire trouve sa conclusion avec le verdict d’Antsiranana», poursuit-il, et de rappeler que le suisse avait usé de la même stratégie en 2007 pour se faire innocenter au bénéfice du doute quelques années plus tard dans la plus parfaite discrétion grâce à sa puissance financière. Et de relever, non sans malice, la contradiction dans laquelle la justice malgache s’est placée pour, après l’avoir innocenté, reconnaitre le 5 avril à Antsiranana que ses victimes avaient bien dit la vérité. Comprenne qui pourra ! Heureusement la vérité a fini par triompher.
Pendant ce temps, suite à une nouvelle plainte pour viol déposée par une jeune femme malgache violée à l’âge de 10 ans, la justice suisse après avoir retiré son passeport à A. Gogniat dont elle connait parfaitement le passé de pédophile, poursuit ses investigations qui risquent fort d’aboutir à son inculpation. Inculpé en Suisse et un pourvoi en cassation accepté à Madagascar ? Notre justice risquerait de s’y ridiculiser.
Recueillis par Mamy Razafy
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