Eric Rajaonary : “Plus la corruption sévit, moins l’investissement existe”
En marge de la table-ronde économique de l’Union Européenne, Erick Rajaonary, président du Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy (Fivmpama), a bien voulu nous livrer son opinion sur le climat des affaires dans le pays. La corruption, selon ses dires, demeure un fléau qu’il importe d’endiguer.
“Personne ne va investir dans un pays ou sévit la corruption. Même si un cadre d’investissement est mis en place, tant que le niveau de corruption reste élevé, les investisseurs ne viendront pas ». Ces propos sont d’Erick Rajaonary, président du Fivmpama, en marge de la table-ronde économique avec l’Union Européenne qui s’est tenue le 13 mai dernier au Carlton d’Anosy. Lorsqu’une procédure est enclenchée au niveau de la Justice, il faut attendre 600, voire, 900 jours pour qu’il y ait un aboutissement sans compter le coût de la procédure qui est de 33%, auquel s’ajoute le coût de la corruption.
Selon l’Indice de Perception de la Corruption, la Grande Ile se situe à la 128ème place sur 164. Il importe de savoir quelles sont les mesures adoptées au niveau du Ministère de la Justice pour faire face à la corruption grandissante, de l’avis de notre interlocuteur.
Erick Rajaonary n’a pas manqué de souligner que trop de liquidités, de « cash » circulent dans le pays. Il existe 2 millions d’entreprises informelles dans la Grande île. Pour y pallier, il convient de faire en sorte que les entreprises informelles basculent vers le formel. Des sensibilisations doivent être menées dans ce sens, tout en prodiguant des mesures d’accompagnement.
Deux points majeurs ont été au centre des discussions au cours de cette table-ronde économique avec l’Union Européenne au Carlton le 12 mai dernier : le cadre des investissements et l’intégration régionale.
Intégration régionale
Le président du Fivmpama estime que l’Accord de Partenariat Economique présente de nombreux avantages. Toutefois, il ne faut pas que les entreprises locales soient lésées. « Pour pouvoir accepter l’APE, il faut que l’on ait une économie forte ». Il faut éviter que l’entrée de nombreux produits, exempts de droits de douane, ne nuise aux entreprises locales. Il est vrai que Madagascar peut aussi exporter sans taxes, mais il y a aussi des barrières non tarifaires qui peuvent constituer des obstacles.
Nombreux sont ceux qui ignorent les législations en matière d’intégration régionale ou autres et des sensibilisations pour une meilleure vulgarisation et compréhension des règlementations en vigueur sont dès lors requises. De plus, « si des négociations doivent être entreprises dans le cadre de l’APE, des discussions préalables avec les entreprises malagasy seront indispensables », a conclu Erick Rajaonary, président du Fivmpama.
C.R
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