Antananarivo, difficile redressement
La maire de la capitale, Lalao Ravalomanana, a été investie officiellement samedi. Une investiture qui intervient à un moment où sa circonscription est en pleine effervescence sociale et politique. La Commune Urbaine d’Antananarivo, avec ses presque 3 millions d’habitants, parait aux yeux des observateurs, ingouvernable. Depuis le début de son mandat, la maire n’a pu réaliser aucune de ses promesses, à cause, notamment, des levers de bouclier à chaque fois qu’elle tente d’appliquer des mesures dans lebut d’assainir la capitale.
La maire a voulu commencer par le gros morceau: la chasse aux marchands ambulants qui squattent les trottoirs du centre ville. Mais elle se heurte à une farouche résistance, d’autant plus qu’elle ne dispose pas des moyens dissuasisfs à même de faire appliquer ses mesures. Les politiciens populistes sont également passés par là, poussant en sous-main les marchands à réagir contre la CUA.
La maire est doublement pénalisée. Elle n’a ni le soutien du gouvernement ni celui de la population. Le premier se contente de la subvention qu’il accorde à toutes les communes si la seconde est trop occupée à relier les deux bouts. Et celle-ci est si pauvre qu’elle devient réfractaire à toutes les nouveautés tendant à changer ses habitudes. Les mesures sont les bienvenues pourvu qu’elles ne touchent pas à leur gagne-pain quotidien.
Et c’est là que le bât blesse. Si la capitale aspire à se développer comme toutes les capitales du monde, la majorité de sa population ne comprend pas le concept et refuse toute idée novatrice, se contentant de ce qui est. Attendant tout du gouvernement et des responsables, elle se complait dans sa condition et ne veut plus faire aucun effort pour l’améliorer.
La situation est déplorable et les chantiers qui attendent la maire, immenses. Saura-t-elle à elle seule relever le défi ? Improbable au vu de ses précédents échecs. Il faudrait un électrochoc pour réveiller la capitale.
