Affaire Lylison : Honoré Rakotomanana ignore les chefs d’inculpation
L’affaire Lylison René continue de faire couler beaucoup d’encres. Des personnalités, civiles et militaires, sont incriminées. Le principal concerné, lui, reste introuvable. Pendant ce temps, le chef d’institution à laquelle appartient le sénateur Lylison, n’est toujours pas notifié des motifs d’accusation de ce dernier…
Les chefs d’inculpation du sénateur Lylison René ne sont, pour le moment, toujours pas connus par le Sénat auquel il appartient. Le président du Sénat l’a fait savoir hier, en marge de la cérémonie d’ouverture officielle du Mois de la Langue malagasy.
Une semaine après l’opération de perquisition du domicile du sénateur Lylison René, aucune communication ni correspondance n’a eu lieu entre le Sénat et l’instance judiciaire. Le président du Sénat rappelle qu’en cas de poursuite judiciaire, le tribunal se doit d’informer les chefs hiérarchiques du prévenu. Cela sous-entend que le défaut de correspondance entre les deux instances constitue un vice de forme. La Chambre Haute attend d’apprendre la version de la Justice dans cette affaire, selon les explications fournies par Honoré Rakotomanana.
La semaine dernière, le président du Sénat avait fait noter que l’immunité sert à protéger la liberté d’expression du parlementaire. «Un sénateur ne peut être poursuivi pour des opinions, ou pour des propos tenus en séance ou en commission, ou encore pour des actes accomplis dans le cadre de ses missions parlementaires. L’immunité protège le citoyen qui exerce la fonction parlementaire. En revanche, cette immunité parlementaire ne place pas le parlementaire au-dessus de la loi».
L’immunité parlementaire ne fait pas non plus obstacle à l’ouverture d’une enquête. En revanche, un parlementaire ne peut, durant les sessions, être poursuivi ni arrêté en matière criminelle ou correctionnelle, qu’avec l’autorisation de l’Assemblée à laquelle le parlementaire appartient, sauf en cas de flagrant délit.
Cette affaire « Lylison René » fait toujours beaucoup de bruits. Des critiques acerbes fusent de partout, particulièrement du côté de l’opposition. L’ARMADA dénonce, entre autres, le non-respect de la liberté d’expression. L’article 73 de la Constitution sur le droit de l’immunité parlementaire est bafoué dans cette affaire, fait remarquer cette alliance. A l’appel à « Antananarivo ville morte », lancé par le sénateur Lylison René à la population, les réactions du pouvoir se sont limitées à l’émission d’un mandat d’arrêt et à l’envoi de centaines d’éléments des Forces de l’ordre pour perquisitionner la demeure de l’intéressé.
Le colonel Lylison René de Rolland reste introuvable. Depuis la perquisition de son domicile, la semaine dernière suivie de la sortie du mandat d’arrêt à son encontre, les forces de l’ordre continuent de le traquer. Mais, apparemment, le sénateur n’a laissé aucune trace. Situation qui laisse place à toutes sortes de supputations. Des bruits circulaient selon lesquels le sénateur Lylison René se planquait dans une ambassade étrangère…
Vola R
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