Pauvres foot… eux.
En dépit d’un temps assez doux, hier, la journée a été assombrie par deux tristes nouvelles : la mort tragique du chanteur, leader du Groupe Ny Ainga, Om Gui, et la désastreuse défaite par 6 buts à 1 des Bareas de Madagascar face aux Léopards du Congo à Mahajanga. Om Gui n’a pas survécu à ses blessures quand sa voiture a fait des tonneaux après une sortie de route à 10 kilomètres au nord d’Antsirabe si les Bareas ont sombré corps et âme devant des Congolais qui jouaient sur une autre planète. De quoi faire pleurer les fans et les footeux.
Si une enquête a été ouverte à Antsirabe à propos de l’accident, tout a été dit sur le match à Mahajanga. Il aurait fallu un miracle pour que les Bareas, à leur niveau actuel, puissent tenir tête à des Léopards dont l’ossature est composée de joueurs évoluant dans la Premier League anglaise et d’autres championnats européens. Ils sont à plusieurs crans au dessus des Bareas qui ont quand même marqué un but de consolation.
Que dire de plus que le football malgache est presque inexistant, malgré une anecdotique amélioration au classement mondial FIFA ? Rien, puisque les responsables font la sourde oreille et n’hésitent pas à sortir la grosse artillerie quand il s’agit de critiquer leur gestion du ballon rond malgache. Insensibles aux propositions des amoureux du foot, Ahmad et consorts se réfugient sous la carapace de l’intouchable FIFA quand il leur est demandé de quitter enfin ce navire qui est en train de couler. Leurs détracteurs diront qu’ils peuvent bien couler avec.
Car leur bilan, sportif s’entend, est catastrophique. Même dans l’Océan Indien, lors des Jeux des Îles, les Bareas se disputent la dernière place avec les Comores. Le pire : le public a déserté depuis longtemps les stades, inintéressé par ce qu’on lui propose. Le foot malgache n’a plus les moyens de créer des stars à l’image de Maître Kira, Roland Kely, Baovola, Ferdinand, Frédéric ou autres René Tale qui font se lever les foules. Nous sommes au XXIè siècle, mais avec des dirigeants qui gérent le foot comme au Moyen-Âge (eh oui ! le fot existait déjà à cette époque là mais avec des règles bien différentes de ce qu’on connait actuellement).
Certes, le président Ahmad a pu décrocher des financements pour la construction de pelouse synthétique dans quelques stades de Madagascar. Mais tout le monde sait que même un président de la fédération du Vanuatu aurait pu les avoir. D’une part, il s’agit de la promotion du football et la FIFA est bien obligée d’aider les petits de ce côté-là, et d’autre part, les dirigeants de la Fédération internationale sont des élus : la générosité a son prix. D’ailleurs, c’est le même système qu’à Zurich qui est appliqué à Madagascar. Il a fallu un immense scandale pour déboulonner Sepp Blatter, il en faudrait peut-être pareil à Madagascar pour que la FMF change de main.
Les élections auront lieu pour chaque fédération l’année prochaine. Le président de la fédération malgache de football, ministre de l’ancien gouvernement, est devenu sénateur. Une autre garantie pour qu’il reste à la tête de la FMF lors du prochain mandat. Pauvres foot… eux.
