A droite toutes
Le lobbying des propriétaires des véhicules à conduite à droite au niveau de l’Assemblée nationale a visiblement porté ses fruits puisque le projet de loi proposé par le ministère des Transports concernant ce type de véhicule a été adopté mais après amendement. Et l’amendement en question concerne le nœud même du problème puisqu’il porte sur l’autorisation de ces véhicules à circuler sur les routes malgaches.
Un long débat a précédé ce projet de loi et la controverse est née de l’autorisation accordée par le régime Ravalomanana de l’importation de ce genre de véhicules. Certes, l’importateur s’est engagé à modifier son véhicule une fois qu’il est sur le territoire malgache, mais cet engagement, très peu l’a respecté, tout le monde évoquant un problème de sécurité du fait que la transformation est effectuée par de simples mécaniciens et non des spécialistes. La cherté des pièces nécessaires à la transformation a également été avancée par ces propriétaires. Mais leur argument le plus décisif est que ce genre de véhicules commet moins d’accident que celui de conduite à gauche.
Les propriétaires de ce genre de véhicules ont commencé à les utiliser de nouveau sur nos routes alors que le projet de loi était encore à l’Assemblée nationale. En principe, ils peuvent le faire, compte tenu de la décision du Conseil d’Etat d’abroger le verdict du Tribunal les interdisant de circuler.
Les idées sont partagées : comme le sens de la conduite sur les routes malgaches est à droite en avancant, la visibilité est dégagée pour celui qui a son volant à gauche, notamment quand il veut dépasser le véhicule qui le précède. Celui qui a un véhicule à conduite à droite doit demander à son passager situé à gauche s’il peut en faire autant ou non quand il est confronté à la même situation. Mais celui-ci saura-t-il apprécier cette situation et ordonner à son chauffeur de dépasser ? Là est tout le problème.
Un problème que les propriétaires de véhicules à conduite à droite balaient d’un revers de la main. Sur les routes nationales, aucun de ces véhicules n’a provoqué autant de morts que ceux à conduite à gauche. Pas une seule fois, selon leurs statistiques. Ce que leurs détracteurs n’apprécient pas. Faudrait-il attendre, selon ces derniers, qu’il y ait mort d’homme pour que l’on interdise ce genre de véhicules chez nous ? Dans la capitale, comme les rues sont étriquées, les manoeuvres sont d’autant plus difficiles pour les conduites à droite. Celles-ci sont, parfois, des facteurs de ralentissement de la circulation au niveau des arrêts d’autobus. Déjà avec les embouteillages, la nervosité des chauffeurs est à son comble et à la vue d’un véhicule de ce genre, bloqué derrière un taxi be sans oser le contourner, c’est tout de suite l’explosion de colère, les invectives et parfois… les injures. Pour eux, le mieux est que l’Etat décide d’instituer le code anglais : à droite toutes…
