Joyeuses fêtes de l’Indépendance
Les Malgaches d’ici et d’ailleurs fêteront demain la fête nationale. Le retour de l’Indépendance pour les uns, l’Indépendance tout court pour les autres. Les deux sont les mêmes du fait que, quoi qu’on dise, Madagascar a retrouvé sa souveraineté avec ses propres institutions et son armée le 26 juin 1960. L’armée d’ailleurs fêtera également ses 56 ans d’existence demain.
Comme tous les ans, la capitale sera le centre de Madagascar avec le défilé militaire au stade de Mahamasina et la réception au palais d’Etat d’Iavoloha, offerte par le couple présidentiel. Aux dernières nouvelles, le président de la République aurait ordonné de réduire, cette fois ci, le nombre des invités, austérité oblige. D’ailleurs, tout le monde ne peut pas s’y rendre même si ce sont les contribuables qui assurent le financement de ces agapes.
Pour rendre la monnaie de sa pièce au peuple, le président de la République, ou plus particulièrement sa femme, la Première Dame, multiplie les œuvres sociales en cette période, caractérisées par des dons divers dont des PPN et des couvertures pour les familles défavorisées et des friandises et lampions pour les enfants. Bien peu au vu de la pauvreté dans laquelle vit la majorité du peuple malgache. Mais comme on dit « il vaut mieux peu que rien », c’est avec joie que les bénéficiaires recoivent ces cadeaux dont bien peu durent une semaine s’ils ne sont pas revendus dare dare à d’autres miséreux.
56 ans d’indépendance, c’est déjà long même si ce n’est qu’un petit point dans l’histoire. Des pays qui étaient au même rang que Madagascar ou qui lui étaient même inférieurs dans les années 60 l’ont dépassée pour ne parler que de l’Île Maurice dont le potentiel en ressources est mille fois inférieur aux nôtres.
La question qui devrait être posée en cette veille de fête est donc la suivante : pourquoi sommes-nous descendus aussi bas ? Chacun aura sa réponse. Mais beaucoup répondront que nous n’avions pas des dirigeants dignes et patriotes. Ces derniers parlent souvent d’éveil collectif, de solidarité et d’autres choses, mais ils oublient l’essentiel : l’amour de la patrie. Ceux qui nous ont gouvernés et ceux qui nous gouvernent devraient être des leaders. Ils ne l’étaient pas. Pour le régime actuel, on le verra dans quelques… années. Le peuple jugera. Bonne fête quand même.
