Point de vue : Les bons grains des ivraies
Le code de la Communication adopté par l’Assemblée nationale avec plusieurs amendements devra encore repasser par le Sénat et par la HCC pour constitutionnalité avant d’être promulgué par le président de la République pour devenir une loi. La procédure est enclenchée et presque rien ne pourra l’arrêter sauf si le PRM refuse de promulguer la loi. Dans ce cas de figure, l’on revient aux anciennes ordonnances qui régissent jusqu’à l’heure actuelle le journalisme et la Communication et qui permet encore à la Justice d’emprisonner les journalistes.
Pour certains journalistes, le Code actuel est un retour en arrière parce qu’il leur enlève la liberté d’écrire, d’enquêter, de faire des investigations, d’exprimer leur point de vue, de publier ce que bon leur semble, etc… Bref, de jouir de cette totale liberté sans avoir aucune crainte d’être réprimandé ni d’être puni à cause de sa publication.
Mais un journaliste est-il vraiment libre ? La réponse est non. Car il est lui-même prisonnier de son directeur de publication et celui-ci par ses patrons. Et les patrons eux-mêmes sont prisonniers de leur corporation ou des intérêts qu’ils défendent. Intérêts politiques, économiques, d’affaires etc… La liberté au sens strict n’existe pas. Sinon, il n’y aura pas de loi. Même aux USA, pays de la liberté par excellence, les éditorialistes et les chroniqueurs les plus chevronnés sont encore sous la baguette de leur patron, eux-mêmes servant leur parti, républicain ou démocrate.
« La loi est dure, mais c’est la loi », dit-on toujours. La loi n’est jamais bonne et ne convient pas toujours à tout le monde. Le mieux à faire est de s’en servir pour mieux la contourner. Il faut savoir passer entre les mailles. C’est possible, sinon les avocats ne serviront à rien.
Les membres du mouvement pour la liberté de la presse ne veulent pas se laisser faire et organiseront une marche mardi. Soit. Mais ils doivent bien surveiller leur rang car quelque part, l’on veut récupérer leur mouvement. Faire attention parce qu’il existe des journalistes politiques et des journalistes « politiciens ». Un politicien par essence vise le pouvoir. Certains sont de habiles manipulateurs. Alors, attention. Sachez séparer les bons grains des ivraies.
