Attentat et sommet
Beaucoup, après l’attentat de Mahamasina, le26 juin, et celui de Nice, le 14 juillet dernier, redoutent que le sommet de la Francophonie, prévu au mois de novembre prochain à Madagascar, ne soit pas à l’abri d’une tuerie de masse ou d’un assassinat ciblé contre certaines autorités, aussi bien nationales qu’étrangères. Ceci à cause des moyens limités des responsables des services de renseignement malgaches, tant matériels qu’humains.
Les responsables français sont parmi les plus exposés lors de ce sommet. La France qui est désignée ennemi public N°1 par Daech ou l’Etat islamique n’a pas pu empêcher plusieurs attentats sur son sol et aura du mal à en empêcher d’autres loin de ses frontières. Et c’est à cela que s’exposent les Malgaches et les participants au sommet de la Francophonie.
D’ailleurs, aussi bien les médias locaux que les médias internationaux ont mentionné que l’EI voudrait faire de Madagascar une de ses bases arrières et qu’il aurait même des camps d’entraînement dans des zones reculées du Nord de la Grande Île, notamment dans des fôrets sur la route reliant Ambilobe à Vohémar. Info ou intox ? Toujours est-il que rien ne doit être pris à la légère par les autorités malgaches et françaises concernant cette intrusion des terroristes sur le territoire national.
Et en parlant de terroriste, il y en a déjà un dans les prisons malgaches, un dénommé JM Rakoto, un musulman radicalisé, extradé de France et détenu à Antanimora. Selon nos informations, il ne bénéficie d’aucun traitement spécial dans cette maison d’arrêt et est libre de discuter avec les autres prisonniers. Ce qu’il faut craindre, c’est qu’il fasse des émules parmi les autres détenus, tant personne n’ignore l’efficacité de la propagande salafiste-djihadiste de par le monde. Il suffit qu’il communique un numéro de téléphone, et tout peut s’enclencher.
Notre propos n’est pas ici de s’opposer à la tenue de ce sommet en tout bénéfique à Madagascar. Mais il faut que l’Etat garantisse la sécurité aussi bien des participants que de nos concitoyens. Il ne faut plus que les tragédies du 25 janvier 2014, après l’investiture du président Hery Rajaonarimampianina, et du 26 juin 2016, lors du spectacle à Mahamasina, ne se reproduisent. Les Malgaches n’ont plus besoin de cela.
