Soamahamanina : Les chinois suspendent leurs activités
L’exploitation à Soamahamanina anime les débats aussi bien dans le monde économique, le microcosme politique, auprès des sociétés civiles que dans les foyers. Si la situation était bouillonnante il y a quelques jours avec des jets de lacrymogènes, la Société Juixing Mines a pris une décision pour diminuer quelque peu la tension.
La Société Jiuxing Mines, dont le projet consiste en une exploitation mécanisée du gisement aurifère, a suspendu provisoirement ses activités dans le périmètre de Soamahamanina depuis dimanche dernier. Il s’agit d’une initiative relevant de la société chinoise elle-même, selon les précisions apportées hier par le Ministre auprès de la Présidence chargé des Mines et du Pétrole, Zafilahy Ying Vah, en marge d’une visite de courtoisie effectuée par l’Ambassadeur de Chine à Madagascar SEMme Yang Xiaorong, Ambassadeur de Chine.
Il y a quelques jours, rappelons-le, les foyers des quartiers de la commune de Soamahamanina ont arboré des banderoles sur leurs portes, vérandas, murs… afin de contester l’exploitation aurifère de la société chinoise. Les forces de l’ordre ont enlevé ces banderoles, entraînant ainsi la colère de la foule qui a décidé de faire une marche pour récupérer leurs banderoles. Mais des grenades lacrymogènes ont été lancés pour les disperser.
Prôner le dialogue
Le Ministre prône le dialogue pour mettre fin à toute mésentente sur l’exploitation aurifère à Soamahamanina. Une délégation ministérielle prévoit de descendre sur les lieux prochainement, a-t-il annoncé. Selon ses dires, il importe de voir quels sont les avantages que le pays peut tirer de cette exploitation. Tout problème peut être résolu après discussion. C’est ainsi que de nombreuses zones d’ombre ont pu être éclaircies, notamment la question de savoir pourquoi c’est le Directeur Général par intérim du BCMM qui a procédé à la signature du titre minier. Le Ministre auprès de la Présidence a également corroboré les propos du Directeur Général de l’Office National pour l’Environnement, selon laquelle, les forêts de tapia ne sont pas touchées par les travaux actuellement entrepris par la société et que celle-ci est tenue de respecter le cahier des charges élaboré.
L’affaire Soamahamanina a également une certaine connotation politique, selon ses dires, laissant entendre qu’il y a ceux qui ont des intérêts personnels à protéger alors que c’est l’intérêt général qui doit prendre le dessus. Plutôt que de donner une image négative du pays, il faut attirer les investisseurs.
Ambassadeur de Chine
Pour sa part, l’Ambassadeur de Chine à Madagascar SEMme Yang Xiaorong a indiqué que la cas de Soamahamanina n’a pas été particulièrement évoqué au cours de la visite de courtoisie d’hier, l’accent ayant été mis sur l’importance de la coopération économique et commercial. Interrogée toutefois sur cette exploitation minière qui suscite de nombreuses polémiques, elle a indiqué que les sociétés chinoises doivent respecter les lois de Madagascar tout autant que les us et les coutumes et entretenir de bonnes relations avec la population locale. Beaucoup d’efforts ont été entrepris tant en ce qui concerne les responsabilités sociales que la protection de l’environnement.
C.R
Imprimer
