L’Afrique, ce si grand continent
Notre président de la République, depuis son investiture, n’a raté aucun des grands rendez-vous internationaux, aussi bien en Europe, en Amérique, en Asie ou en Afrique. Un moyen pour lui de montrer de par le monde que Madagascar est bien revenu dans le concert des nations et entend jouer, non plus en solo, mais au diapason des autres pays. Et ceux-ci le lui rendent bien car petit à petit, les pays qui se sont éloignés de nous depuis l’avènement du régime de transition reviennent par la grande porte et reprennent, là où ils les ont laissées, les relations nouées dans le passé.
Les pays africains ne sont pas en reste. Dernièrement, le président de la République a participé au sommet de l’Union africaine qui s’est tenu à Kigali, capitale du Rwanda. Ce petit pays, appelé le petit Suisse d’Afrique, n’a pas volé son surnom au vu de l’évolution de son PIB et de son taux de croissance, un des meilleurs d’Afrique, ces dernières années. Il est également connu pour son histoire, marqué par le génocide de 1994 qui lui a enlevé une grande partie de sa population.
Il est, en tout cas, un exemple pour de nombreux pays africains, notamment Madagascar, qui n’ont pas encore trouvé le bon moyen pour sortir de la pauvreté et de faire face aux difficultés auxquelles ils sont confrontés. Madagascar qui ressemble à cette Afrique si riche de ses ressources mais qui n’en bénéficie pas.
L’Afrique a récemment dépassé le milliard d’habitants. Une poussée démographique qui a quelque peu freiné sa croissance chiffrée en moyenne à 4,5% en 2014. La pauvreté y a reculé de 57% en 1990 à 43% en 2012. N’empêche, certains pays sortent du lot comme le Rwanda, l’Ethiopie, l’ÎleMaurice et l’Afrique du sud. Madagascar fait encore partie des pays à la traîne.
Madagascar qui va abriter le sommet de la Francophonie dans quelquesmois est également confronté à des problèmes qu’il partage avec beaucoupde pays africains : l’insécurité, la corruption et la progression de la violence. Nous n’en sommes pas encore aux conflits armés pareils à ce qui se passe en Afrique, mais l’évolution de la guerre contre les Dahalo dans certaines parties del’île engendre les mêmes conséquences que les batailles que se livrent les éthnies ou les groupements paramilitaires ou djihadistes en Afrique occidentale, centrale et dans la corne de l’Afrique, avec les populations déplacées et leur incapacité à survivre sur leur terre ancéstrale.
Madagascar n’est pas l’Afrique, entend-on souvent, mais à bien voir ce qui se passe sur le continent, la réalité est la même avec une toute petite différence. Raison pour laquelle l’Union Africaine persiste souvent à chercher des solutions communes aux problèmes de l’Afrique. L’insistance de la SADC dans la résolution de la crise malgache en est l’illustration parfaite. Dont acte.
