Partir à point
La Commission Electorale Nationale Indépendante ne veut pas brûler les étapes et entame les préparatifs pour l’organisation des prochaines élections prévues pourtant, au plus tôt, à l’été 2018. Une initiative bien vue par les partenaires internationaux, notamment les Nations Unies qui enverront dans les jours qui viennent une délégation qui s’enquerra des besoins immédiats et pour le long terme de la CENI.
Depuis l’Indépendance, c’est la première fois que la République malgache dispose d’une entité qui se veut véritablement indépendante en matière d’élections si cette mission a toujours été dévolue au ministère de l’Intérieur. Ses membres viennent de plusieurs secteurs et elle dispose d’un budget autonome, inscrit dans la loi des Finances. La question est de savoir si elle s’est vraiment affranchie de la tutelle de l’Etat et pourra mener sa mission avec une réelle indépendance.
Néanmoins, des signes évidents apparaissent en ce moment avec ce souci de bien commencer et de ne plus verser dans la précipitation comme on en a l’habitude. Spécialistes du dernier moment, les Malgaches font face souvent à des difficultés de dernière minute et, jamais, aucune élection ne s’est déroulée sans ces innombrables requêtes provenant des candidats battus qui déplorent des élections bâclées, des listes électorales mal ficelées et des « cas de force majeure » qui obligent les électeurs à aller voter en temps de pluies avec toutes les conséquences que cela suppose.
La CENI veut faire table rase du passé et organiser enfin des élections selon les normes démocratiques. Les partenaires sont là et les financements qui s’élèvent à plusieurs millions de dollars pour la seule élection présidentielle semblent assurés. L’avenir nous dira si avoir confié l’élection à une entité indépendante est la solution à ces crises postélectorales qui n’ont fait qu’attiser les rivalités et qui ont empêché les Malgaches d’œuvrer ensemble pour le développement. En ce moment où l’on parle de réconciliation nationale, beaucoup pensent qu’elle ne sera possible que si le président de la République ait été élu démocratiquement. La légitimité est la seule voie qui permettra à celui qui dirigera le pays de fédérer toutes les forces afin de sortir le pays de cette misère devenue séculaire.
La CENI est sur la bonne voie. Elle veut partir à point et c’est tout à son honneur.
