Ils sont partis
Eh oui. Ils sont partis. Ou plutôt, ils vont partir pour de bon. Ils ont commencé à faire leur bagage dimanche et, selon les journalistes venus sur les lieux, même les engins ont été démontés. Ils, ce sont les Chinois de Soamahamanina qui n’ont pas pu mener jusqu’à terme leur projet d’exploiter l’or dans cette localité malgré qu’ils aient toutes les autorisations nécessaires pour ce faire.
Ce départ est une victoire pour tous ceux qui se sont opposés à cette exploitation. De certains habitants de Soamahamanina, des politiciens, du Mouvement pour la liberté d’expression et d’une partie de la population qui, à tort ou à raison, a vu d’un mauvais œil la venue de ces Chinois s’approprier ses terres.
Du côté du régime, les conséquences de ce départ sont catastrophiques. Non seulement, il donne une mauvaise image des investissements étrangers à Madagascar, mais en plus, il lui prive de quelques millions de dollars dans ses caisses. Le président de la République, lors de ses voyages, n’a eu de cesse d’appeler les opérateurs étrangers à venir à Madagascar en leur garantissant la protection de l’Etat et la disposition du régime à leur offrir des avantages exceptionnels. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, le régime a essayé de réprimer dans la violence les manifestations de Soamahamanina.
Il est certain que ce qui est arrivé aux Chinois ne restera pas cantonné à Madagascar. On en parlera ailleurs. A l’Etat de se justifier et d’emmener des explications sur ces événements afin de rassurer ceux qui veulent encore se « hasarder » à venir investir à Madagascar. Notre classement dans le « Doing business », en tout cas, perdra quelques rangs. La leçon à tirer de ces événements est que seule la transparence est un gage de réussite dans une affaire comme celle-ci.
Les Chinois, de toutes les façons, ne garderont pas un bon souvenir de Soamahamanina.
