La peur du gendarme
Les gendarmes ne font plus peur. La preuve, à Ankazomborona, à Marovoay, la brigade a été attaquée par une foule en furie qui a réussi à extirper du violon où les gendarmes l’avaient retenu un homme suspecté d’homicide involontaire. Malgré la tentative des hommes en treilis de repousser le millier de personnes venu les attaquer, ils n’ont pu rien faire pour sauver la vie du présumé meurtrier qui a succombé aux coups qu’il a subis.
La loi du nombre a encore parlé. Et il est prouvé, une fois de plus, que l’union fait la force. Certes, les gendarmes n’ont fait que tirer en l’air, mais d’habitude, un coup de feu est autrement plus dissuasif qu’un coup de pétard. En sachant que les gendarmes n’oseront pas pointer leur fusil contre elle, la foule s’est engouffrée dans la brigade et enfoncé la porte du violon pour en soustraire l’homme a qui elle reproche d’avoir tué de sang froid son compagnon.
Si on n’a plus peur des gendarmes, de qui aura-t-on peur ? La Gendarmerie représente la loi. Les gendarmes peuvent user de la force si les circonstances l’exigent. Mais nous sommes arrivés à un point tel que ces hommes de loi semblent ne plus représenter dans l’imaginaire social ce que les gens attendent de la justice et de la loi. Le gendarme est tout et son contraire. Il est le protecteur des biens et des personnes quand on le veut et le corrompu et le complice des hors-la loi à certains moments. Et ces derniers temps, c’est la seconde figure qui l’emporte.
Les derniers faits divers qui impliquent des gendarmes et la mauvaise image des piquets sur les routes nationales y sont pour quelque chose. Les gens n’ont cure des explications qui veulent que l’existence de brebis galeuses ne doit pas compromettre l’ensemble de la Gendarmerie nationale. Pour Monsieur tout le monde, si un fruit est avarié, c’est l’arbre tout entier qui est pourri. Affaire à suivre…
