Syndicat : Pour un nouveau CPS et une effectivité du CNT
La fête du Travail, du 1er mai, a été célébrée dans le faste hier dans la capitale malgache. Comme de coutume, les syndicats ont effectué un mouvement destiné notamment à revendiquer les droits des travailleurs ainsi que l’application des textes de la Constitution.
Les syndicats de la Conférence des Travailleurs de Madagascar (CTM) et la Solidarité Syndicale de Madagascar (SSM) ont parlé d’une même voix hier au cours de la célébration de la fête du Travail qui a débuté par une grande marche depuis Mahamasina pour finir par un rassemblement au théâtre de verdure d’Antsahamanitra.
L’une des principales attentes des travailleurs est l’adoption du nouveau Code de Prévoyance Sociale, a indiqué Tiana Andriamanana du CTM. Les dirigeants ont promis à maintes reprises l’adoption de ce texte et ce, depuis plusieurs années, mais rien n’est fait à ce jour, selon les responsables du FISEMARE. Et pourtant, la protection sociale joue un rôle prépondérant dans le monde du travail. Des travailleurs ont également dénoncé le fait que leurs employeurs ne versent pas comme il se doit les cotisations salariales.
Les différents syndicats revendiquent, par ailleurs, l’effectivité du Conseil National du Travail (CNT), un organe tripartite de consultation sur différents thèmes touchant le monde du travail. Le droit à un travail décent et à des rémunérations adéquates ont également été décriés. A chaque syndicat, sa propre revendication : grille indiciaire alignée pour les uns, revalorisation de la fonction d’enseignant pour les autres… et la liste n’est pas exhaustive.
Le rassemblement d’hier était non seulement une occasion pour les travailleurs de faire part de leurs revendications, mais également une sorte de démonstration de forces visant à montrer aux dirigeants que les syndicats se solidarisent pour dénoncer les irrégularités dans le monde du travail et réclamer le respect de la loi. Le cas de Rado Rabarilala et consorts qui n’ont toujours pas été ré-intégrés au sein d’Air Madagascar en dépit d’une décision de justice, a été évoqué. Ils étaient d’ailleurs présents sur place.
Fanirisoa Ernaivo, qui porte également la casquette de présidente de la SMM, a insisté sur le fait que la Constitution, qui est une loi fondamentale, doit être respectée. Les articles 27 à 33 de ladite Constitution se rapportent au monde du travail. Il y est précisé, par exemple, que «(…) nul ne peut être lésé dans son travail ou dans son emploi en raison du sexe, de l’âge, de la religion, des opinions, des origines, de l’appartenance à une organisation syndicale ou des convictions politiques (…)» ou encore que «(…) tout citoyen a droit à une juste rémunération de son travail lui assurant, ainsi qu’à sa famille, une existence conforme à la dignité humaine. Conformément au texte l’Etat reconnaît le droit de tout travailleur de défendre ses intérêts par l’action syndicale et en particulier par la liberté de fonder un syndicat. De surcroît, le droit de grève est reconnu sans qu’il puisse être porté préjudice à la continuité du service public ni aux intérêts fondamentaux de la Nation (…)».
Des éléments des forces de l’ordre se sont postés aux alentours du théâtre de verdure d’Antsahamanitra, pour sécuriser le rassemblement, selon les uns, pour intervenir en cas de débordement, selon les autres.
C.R
