Etat de droit : Le SMM interpelle de nouveau le PRM
L’indépendance de la Justice a été mise à mal ses derniers temps. L’occasion pour les membres du Syndicat des Magistrats de Madagascar d’interpeller encore une foisle Président de la République malgache.
Le Syndicat des Magistrats de Madagascar (SMM) interpelle de nouveau le Président de la République Hery Rajaonarimampianina à prendre ses responsabilités pour défendre l’indépendance de la Justice. Suite à un acte déloyal perpétré par des éléments de la garde pénitentiaire de Manakara, le SMM, par le biais de son vice-président Hubert Tiaray Fanahimanana, a haussé le ton contre le non-respect des décisions de Justice. «Depuis ces derniers temps, la Justice a subi des attaques violentes de la part de personnalités différentes : gendarmes, agents pénitentiaires et, pire, des sénateurs et des députés. Si l’on analyse ces agissements, il y a vraiment de quoi s’inquiéter sur l’avenir de la Justice à Madagascar et de l’avenir du personnel de la justice», a indiqué le vice-président du SMM.
Le SMM rappelle le cas de Toliara où un groupe de gendarmes armés cherchaient, dans toute la ville, un magistrat qui avait condamné un des leurs en prison. Les magistrats se rappellent encore du jour du 9 décembre 2011 où des policiers avaient tabassé et trainé à terre un magistrat depuis le palais de la Justice et qui trouva la mort ce jour même. Des sénateurs, comme Riana Andriamandavy VII, qui osent également proférer des menaces de mort et font obstacle à la bonne marche de la justice. Un député s’est insensément comporté à Ampanihy, en conduisant une foule devant le palais de la Justice pour réclamer la libération d’un maire, mis en mandat de dépôt.
Le cas le plus à déplorer, c’est le non-respect des décisions de Justice, devenues définitives, à commencer par le gouvernement (cas du personnel d’Air Mad, du Port de Toamasina, d’Ambatovy ….) et suivi par toute la population.
Le SMM avait, quelques temps auparavant, lancé un appel au Président de la République à prendre ses responsabilités pour défendre l’indépendance de la Justice, mais fut surpris qu’il ait répondu « par un silence qui en dit long ». Le SMM réinterpelle encore une fois le Président de la République à considérer la situation. Ce syndicat lance également un appel aux hautes personnalités, notamment les présidents des Assemblées parlementaires, face à une montée en flèche des défis à la Justice, faits par des élus de la Chambre haute et de la Chambre basse.
A l’allure où vont les choses, les magistrats posent la question à toute la population : faut-il supprimer les cours et juridictions dans toute l’Ile et laisser à la population elle même de régler leurs problèmes juridiques quotidiens ? Ou bien, faut-il laisser le pays sans juge ni tribunal, puisqu’il semble que certaines personnalités et certains individus se font justice eux-mêmes sans passer par les voies légales ?
Vola R
