Jean Omer Beriziky : Non au maintien du P.M au poste de MinInter
Jean Omer Beriziky, ancien Premier ministre et non moins ancien ambassadeur de Madagascar à Bruxelles a son mot à dire quant à la composition du nouveau gouvernement conduit par Mahafaly Olivier Solonandrasana. Dans une interview exclusive à Ma-LAZA, il a exprimé sa désapprobation du maintien du Premier ministre au poste du ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation.
Ma-LAZA : Le Président de la République a procédé à un 4ème remaniement ministériel.Que pensez-vous de la composition du nouveau gouvernement?
Jean Omer Beriziky : Ce remaniement est attendu depuis longtemps. Mais le remaniement de vendredi dernier ne répond pas aux attentes de la population qui souhaite un changement en profondeur. Il s’agit plutôt d’un mini-remaniement. L’on ignore les raisons et l’objectif du Président de la République à prendre une telle décision… Certains postes devraient être confiés à des personnalités reconnues par la population et valable pour que le rapprochement entre la population et les dirigeants se concrétise. Pourquoi nommer des individus, dont la personnalité est controversée, comme le nouveau chef de la Diplomatie malgache Henry Rabary-Njaka ?… La Communauté Internationale avait déjà exprimé un avis non favorable à cette personne.
Autre fait sur lequel la population s’interroge est l’attribution d’une double fonction au Premier ministre qui est à la fois ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation…. Pour quelle raison ne pouvions-nous jamais avoir un ministre de l’Intérieur ? N’y a-t-il donc personne capable de diriger ce département ? Ou bien y a-t-il d’autres raisons non dévoilées derrière une telle décision ? Le Président de la République devra fournir les motifs et les objectifs de ce remaniement de vendredi dernier !
Ma-LAZA : Ce Gouvernement est-il crédible pour organiser des élections libres et transparentes?
Jean Omer Beriziky : Le PM devra observer le travail du ministère de l’Intérieur, particulièrement en cette veille des élections de 2018. Le PM Mahafaly Olivier Solonandrasana ne doit pas être à la fois juge et partie. Quelles que soient les explications en ce qui concerne l’affaire Claudine Razaimamonjy, le ministre de l’Intérieur ne devra pas être écarté de cette affaire. Il est impliqué dans cette affaire car l’ordre donné provenait de ce département.
Une telle situation démontre le dysfonctionnement réel du système en place. Je ne crois pas que ce gouvernement soit capable de conduire le peuple malgache vers des élections libres, transparentes et démocratiques. Le gouvernement actuel ne cherche même pas à résoudre la crise grave du pays, marquée par la perte de confiance du peuple aux dirigeants, l’insécurité grandissante, le chômage, la corruption et la paupérisation de la population.
Ma-LAZA : Face à cette crise grave et cette situation de blocage de Madagascar, quelle solution préconisez-vous?
Jean Omer Beriziky : Devrions-nous continuer à garder le silence et prier pour qu’une issue soit trouvée à l’impasse politique actuelle? A-t-on le droit de se taire lorsque l’avenir de Madagascar, à court et à long terme, est en jeu? Le mustisme équivaudrait à une acceptation tacite de la situation actuelle… En tant que fils de cette nation, j’ai le devoir moral de veiller à l’intérêt général. La situation qui prévaut au pays me préoccupe énormément. Dans cette situation critique et face à ces horizons bouchés, nous nous décidons à rompre avec le silence-complice. Nous ne voulons plus être des spectateurs impuissants ! Désormais, nous allons nous battre aux côtés des Malgaches qui aspirent au changement… Je m’engage à participer aux Présidentielles de 2018. Je suis prêt à relever le défi, d’apporter mon expérience en vue de développer notre pays.
Recueillis par Vola Ravoavy
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