Retouche de la Constitution : Le silence des anciens Chefs d’Etat
La révision de la Constitution reste le sujet d’actualité le plus discuté du moment. Les débats vont bon train, les langues se délient et les opinions divergent. Mais fait curieux : les anciens Chefs d’Etat n’ont toujours pas réagi à ces débats nourris.
Les acteurs politiques, la société civile, les responsables étatiques… les acteurs de la vie nationale, s’invitent dans le débat sur l’éventualité d’une retouche de la Constitution. Les politiciens se trouvent jusqu’ici divisés sur ce sujet. Les proches du régime, notamment, le HVM et ses alliés, sont favorables à un amendement de cette loi fondamentale. Retouche qui portera sur le statut des Fokontany et sur la démission du Président de la République avant la présidentielle. La majorité veut ainsi que l’on attribue aux Fokontany le statut de Collectivité Territoriale Décentralisée. De même, cette majorité veut éviter un vide institutionnel à long terme susceptible de mener vers une crise, à travers le risque d’une longue transition post électorale.
Dans tous ces débats vivaces, les anciens Chefs d’Etat semblent observer un silence farouche. Didier Ratsiraka, Marc Ravalomanana, Albert Zafy et Andry Rajoelina demeurent muets. Selon des indiscrétions, ces anciens Chefs d’Etat discutent en coulisse et se téléphonent même régulièrement. Toutefois, aucune information ne filtre de leurs entretiens privés.
En revanche, leurs lieutenants respectifs multiplient les déclarations de part et d’autres, pour n’en citer que les membres du parti Tiako I Madagasikara de Marc Ravalomanana et du TGV d’Andry Rajoelina. Ces deux partis qui sont opposés à toute retouche de la Constitution. L’UNDD d’Albert Zafy et l’AREMA de Didier Ratsiraka, eux, ne font que constater la situation actuelle. Ces anciens Chefs d’Etat qui, rappelons-le, avaient tous touché à la Constitution.
Quoi qu’il en soit, la société civile s’invite dans cette arène. Une situation qui explique que le débat est ouvert. Si une frange de la société civile s’y oppose, ce n’est pas le cas des politiciens. Certains cercles de réflexions, regroupant des cadres et intellectuels, sont favorables à une retouche de la Constitution. Pour les uns, la retouche est incontournable dans l’instauration d’une stabilité pérenne au profit du développement économique. Pour les autres, c’est une occasion de rediscuter de la structure de l’Etat et d’avancer vers une meilleure responsabilisation des circonsscriptions depuis la base.
Quoi qu’il en soit, la majorité silencieuse et les experts en Constitution n’ont pas encore dit leur dernier mot.
Marc A.
Imprimer
