Point de vue : Quand l’acharnement devient inquiétant
Les agissements de quelques dirigeants du Syndicat des Magistrats de Madagascar reviennent à remettre en cause leur crédibilité. Fermer le portail du tribunal et en empêcher l’accès au personnel et aux justiciables, correspondent à bloquer totalement, mais de manière forcée, le service public. Alors là, le ton est monté. Dans les réseaux sociaux, les débats sont ouverts et ce ne sont pas les condamnations qui manquent.
Force est de constater qu’après une période d’accalmie, l’appel à la grève s’est beaucoup plus intensifié ces derniers jours. Durant l’absence de Faniry Ernaivo, présidente du SMM, qui avait passé ses vacances en Europe, la situation n’était pas aussi tendue que cela. Mais à peine rentrée au pays, voilà que la situation s’envenime. L’on se demande alors si ce n’est pas d’abattre le régime actuel qui en est le principal objectif.
Vouloir redorer le blason de la Justice, c’est l’idéal et tout le monde y aspire. Qui ignore alors que les Magistrats sont les mieux payés de la Fonction publique ? Mais il ne faut pas non plus ignorer que les usagers de la Justice, notamment, les contribuables sont les premières victimes de ces blocages à travers les grèves interminables. Les actions visant à lutter contre l’insécurité arrivent à maturité, mais voilà que quelques fortes têtes veulent ainsi contrecarrer ces actions. En cas de blocage total de l’appareil judiciaire, ira-t-on jusqu’à laisser rentrer chez eux des prévenus pour crime et délits graves ? La population aspire-t-elle à de tels faits ? On avait déjà vécu cette histoire durant la Transition. Allons-nous revivre la même histoire ? Autant de questions se posent face à l’évolution de la situation.
Certes, des décisions de Justice font polémiques, ce qui alourdit les soupçons de corruption dans le monde de la Justice. Où était le SMM lorsqu’un accident mortel, à Alarobia, s’est soldé par une simple condamnation à une peine sursitaire de 3 mois de l’auteur de cet incident criminel ? N’est-il pas temps que le syndicat s’attaque aux véritables problèmes qui affectent les couches les plus vulnérables, pour permettre un regain de confiance auquel chaque citoyen aspire ?
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