Le programme de Facilité Élargie de Crédit (FEC) touchera fin cette année. Il est assez tôt pour dresser un bilan, néanmoins, le Représentant Résident du FMI à Madagascar a bien voulu apporter des précisions lors d’une interview accordée à la rédaction.
“L’un des principaux acquis du programme de Facilité Élargie de Crédit (FEC) est le retour à une certaine stabilité macroéconomique”. C’est en ces termes que s’est exprimé Marc Gérard, Représentant Résident du Fonds Monétaire International à Madagascar. La croissance a été de 5% environ l’an dernier et sera probablement un peu plus cette année. Par ailleurs, l’inflation est contenue, l’endettement public est sous contrôle et les réserves de change sont à un niveau record. Ces acquis, selon les précisions de notre interlocuteur, sont des conditions pour le déve-loppement économique.
Les principaux défis concernent la redistribution des fruits de cette croissance et cela passe notamment par la poursuite des efforts engagés en matière de lutte contre la corruption et de meilleure gouvernance en général, tout comme la poursuite des efforts pour mobiliser plus de recettes. «On va probablement devoir faire un audit de toutes les mesures d’exemption qui grèvent la fiscalité et qui constituent un manque à gagner important pour les recettes publiques». Beaucoup d’effort restent à faire. Il en est ainsi des défis à faire en ce qui concerne les dépenses de santé, d’éducation, l’investissement public pour lequel tous les fonds engagés ne sont pas encore entièrement exécutés dans les conditions satisfaisantes même si beaucoup de progrès ont été réalisés.
«Sur un plan sectoriel, il va falloir remettre à plat le secteur énergétique et s’assurer que le pays dispose d’un approvisionnement en électricité stable et fiable et à des coûts raisonnables. De la même manière, il faudra également régler le problème des prix à la pompe et trouver une solution qui permettra en parallèle d’assurer l’approvisionnement du pays sans léser aucune des parties en présence».
BFM
A noter par ailleurs que le Fonds Monétaire International a un engagement à long terme avec la Banky Foiben’i Madagasikara. Les deux principaux chantiers sont d’une part une nouvelle loi bancaire qui va renforcer l’autonomie de la BFM et lui donner plus de moyen en cas de crise financière ou de difficultés de certains établissements financiers pour restructurer ces établissements. D’autre part, il y a la loi sur l’introduction de la pension livrée. C’est un instrument qui permet à la BFM de conduire des opérations d’open-market, de gérer la liquidité dans le secteur bancaire. C’est un travail de longue haleine qui a été fait depuis quelques temps avec des experts du Fonds Monétaire International qui viennent fournir de l’assistance technique.
«Nous avons également travaillé récemment sur le renforcement du marché des changes et cela s’est traduit notamment par une bonne accumulation des réserves de change et finalement un contrôle des mouvements de change qui est tout à fait remarquable».
Revue FEC
Il reste actuellement deux revues avant de conclure le programme de Facilité Élargie de Crédit en cours qui doit normalement s’achever dans le courant de cette année. Que sera-t-il donc de l’après FEC? «Nous nous tenons prêt à continuer l’engagement du FMI dans la durée à Madagascar puisque les problèmes sont loin d’être résolus. Beaucoup de progrès ont été réalisés certes mais beaucoup reste à faire». Compte-tenu de la souveraineté, les autorités nouvellement élues devront décider si elles le souhaitent ou non, et dans quel cadre poursuivre l’engagement avec le Fonds Monétaire International pour les prochaines années.
Claudia R.
Imprimer
