Affaire BICM : La situation au point mort
Avoir de l’argent sans pouvoir en disposer, notamment si l’on éprouve le besoin de l’utiliser pour des soins médicaux, par exemple, équivaudrait à ne pas en avoir. C’est ce qu’éprouvent, en ce moment, ces clients de la BICM, premières victimes de la fermeture de cet établissement financier.
Il n’y a toujours pas de solution concrète et aucune garantie que les clients de la Banque Industrielle et Commerciale de Madgascar pourront récupérer leur argent. Chaque jour, des représentants de l’Association des Collectifs des Déposants (ACD) se réunissent pour déterminer les actions à entreprendre afin de se faire entendre.
Daniel Rabeson, président de l’ACD, a rappelé qu’un administrateur provisoire de la banque avait été nommé en Février 2013 suite aux difficultés financières de la BICM. La Commission de Supervision bancaire et Financière CSBF a en effet procédé à cette nomination suite au non respect des normes et procédures de gestion bancaire avant l’année 2013.
La mission principale de l’administrateur provisoire était de procéder à une recapitalisation. Au bout de six mois, la recapitalisation n’a pas encore été faite. Un autre délai de 6 mois a été accordé, mais il n’y a toujours pas eu de recapitalisation. Ce qui surprend les usagers de la Banque, c’est que l’administrateur a par la suite été nommé Directeur Général. Ils estiment que l’Etat devrait prendre ses responsabilités face à une telle situation afin de leur donner la garantie que leur argent placé dans la banque leur sera restitué. Ils espèrent que les autorités étatiques donneront suite à leurs revendications d’ici la fin de ce mois. Les usagers de la Banque ont laissé entendre « qu’ils ne sont plus malades, ils sont complètement en deuil » face à la situation qu’ils endurent actuellement.
Quid de la liquidation
La CSBF a précisé, dans un communiqué, qu’à dater de la liquidation de la BICM, les poursuites individuelles des créanciers sont suspendues. Le liquidateur invitera par voie d’annonces légales les créanciers à produire leurs titres de créance à titre de vérification. Ce dernier devra en outre établir au plus tard dans un délai de 6 mois après sa nomination, une situation active et passive de la BICM. Le liquidateur est, en outre, censé poursuivre le recouvrement des prêts en cours et procéder à la répartition entre créanciers en tenant compte de leurs privilèges respectifs. Une situation qui inquiète les usagers de la Banque, raison pour laquelle ils se sont opposés à cette liquidation.
C.R
