Affaire Claudine et Etat de droit : Le SMM interpelle le Président de la République
L’affaire Claudine Razaimamonjy continue toujours de semer la zizanie dans les rangs des syndicalistes concernés, dont le SMM et des médecins. Sans vouloir s’en prendre à qui que ce soit, le SMM souhaite que le Chef d’Etat réagisse et prenne l’affaire en main.
Le Syndicat des Magistrats de Madagascar (SMM) a tenu, hier, un sit-in devant la Cour Suprême d’Anosy. Ce sit-in servait d’interpellation à l’endroit du Président de la République Hery Rajaonarimampianina à faire une déclaration officielle et publique de condamnation de l’instrumentalisation de la Justice et de toute ingérence étrangère dans les affaires de la Justice et également de rappeler l’obligation de respecter toutes les décisions de celle-ci et la nécessité de sanctionner toute entrave à l’exécution de ces décisions, provenant aussi bien des gouvernants que des gouvernés. Le SMM invite également le PRM à garantir la mobilisation de tous les moyens en sa disposition afin de garantir l’indépendance de la Justice et d’assurer la sécurité des magistrats et de tous ceux qui sont appelés à rendre la justice, dans l’exercice de leur fonction.
Ce syndicat interpelle, en outre, le Président de la République à prendre des mesures urgentes et strictes à l’encontre des personnalités politiques et de toutes personnes voulant s’immiscer et faire obstruction à la bonne marche de la Justice. A entendre cette revendication du SMM, les magistrats invitent Hery Rajaonarimampianina à prendre des mesures urgentes à l’encontre du sénateur Riana Andriamandavy VII. En effet, la présidente de ce syndicat, Faniry Ernaivo, a publiquement pointé du doigt ce sénateur de faire obstacle à la bonne marche de la Justice. Dimanche dernier, selon les explications de Faniry Ernaivo d’hier, elle a voulu vérifier la présence de Claudine Razaimamonjy à l’HJRA mais le sénateur en question l’aurait empêchée d’entrer dans la salle 126 où est hospitalisée l’inculpée. «Je suis moi-même un substitut du Procureur et en cette qualité, j’ai le droit de visiter cette personne où qu’elle soit quand elle est encore en situation de détenue. De plus, une personne n’ayant même pas un permis de communiquer avec, ne peut pas empêcher un substitut du Procureur de faire son travail», a expliqué cette présidente du SMM.
Le bras de fer entre les magistrats regroupés dans ce syndicat et ce membre de la Chambre haute est actuellement en son summum. Le SMM ne compte pas rester les bras croisés et envisage de mener ses revendications jusqu’à la fin.
Velo Ghislain
