Une semaine après l’éviction de la ministre Rijasoa Andriamanana à la tête du Ministère de l’Education Nationale, les sénateurs étaient revenus sur le dossier hier. Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation ainsi que la Ministre de l’Enseignement Supérieur ont répondu aux questions des sénateurs à ce sujet.
Le face à face entre les sénateurs et les ministres de l’Intérieur et de la Décentralisation ainsi que de l’Education Nationale par intérim a fait resurgir le dossier concernant l’achat de bonbons. Une tentative d’achat qui a provoqué le limogeage de la Ministre Rijasoa Andriamanana. Interrogé par les sénateurs hier au Palais d’Anosy à ce sujet, la ministre Elia Béatrice Assoumacou a indiqué que les investigateurs du Bureau Indépendant Anti Corruption (BIANCO) ont mené leurs enquêtes depuis le vendredi 05 Juin dernier. Par ailleurs, la ministre de souligner que les éléments de l’Inspection Générale de l’Etat mèneront également leur enquête. Une somme de 8 milliards Ariary est l’objet de cette affaire qui a été dévoilé par les députés de l’Assemblée Nationale fin Mai.
Le Ministre de l’Intérieur se désengage et précise
Dans le cadre de cette affaire, le président du Sénat a demandé des précisions aux membres du gouvernement concernant les procédures de passation de marchés de « gré à gré ». Le ministre de l’Intérieur a tenu à rappeler que les marchés d’un montant de plus de 200 millions Ariary nécessitent l’approbation du conseil du gouvernement ou du conseil des Ministres et par conséquent la validation du Premier Ministre ou du Président de la République.
La lettre émanant de la ministre de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique et Professionnelle en date du 29 Avril 2020 demandant au Centre de Commandement Opérationnel d’alléger les procédures de passation de marché de gré à gré a également été soulevé. Il s’agit d’une initiative visant à distribuer des kits de prévention et de traitement aux établissements scolaires. Une demande qui a été approuvée par le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation à travers l’apposition du visa « sans objection ». Dans ses explications, le Ministre Tinarivelo Razafimahefa a souligné qu’il s’agissait d’une procédure en amont avant son approbation devant le conseil du gouvernement. Il a également précisé qu’il ne s’agissait pas de l’achat de friandises puisque la lettre ne le mentionnait pas particulièrement.
Les achats programmés par le MENETEP étaient libellés sous trois comptes distincts à savoir : produits et petits matériels, menues dépenses d’entretien, produits alimentaires et consommables médicaux au compte du Service Opérationnel d’Activités (SOA). Des dépenses dont les financements étaient disponibles selon la lettre du MENETEP.
Un cas similaire ?
Un dossier de ce genre avait déjà mené en prison un ancien ministre du régime précédent. En effet, un ancien ministre des Finances a été placé en détention préventive suite à des investigations du Bianco en 2018. Il avait été accusé d’avoir payé des fausses factures d’un montant de 500 millions Ariary pour la réhabilitation d’un bâtiment au nom du ministère de la Poste et des Télécommunications à Antanetibe. Rappelons que l’approbation du ministre des finances avec son visa « bon pour paiement » lui a valu son emprisonnement.
Les investigations du Bianco et de l’IGE permettront de faire la lumière sur cette affaire de « bonbons sucettes » qui, rappelons-le, avaient été distribués dans plusieurs établissements scolaires alors que la ministre avait déclaré publiquement qu’il ne s’agissait que d’un projet.
Marc A.
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