Le Sénat s’attelle aux enquêtes relatives aux affaires de doublons des noms dans les listes électorales. Ce jour, c’est au tour de deux anciens responsables d’être auditionnés par la commission d’enquête parlementaire créé à cet effet. Il s’agit de l’ancien vice-président de la CENI Thierry Rakotonarivo et de l’ancien directeur général d l’imprimerie nationale Jean-Angelson Randriamboavonjy. Alors qu’ hier, les sénateurs de cette commission ont rencontré les membres de la société civile KMF/CNOE-éducation des citoyens et de Safidy, aucun représentant de l’OIF ne s’est présenté.
Les deux organisations de la société civile qui ont rencontré la commission, selon une source informée, ont présenté les études et les observations qu’elles ont faites depuis 2015 sur les listes électorales. Elles auraient confirmé l’existence des doublons depuis au moins 2015, année où le KMF/CNOE a mené un audit des listes électorales.
Thierry Rakotonarivo, l’homme de la polémique
La commission d’enquête récoltera sans doute plus de détails sur cette affaire. En effet, la personne source de cette polémique a été convoquée devant les sénateurs membres de la commission d’enquête. Même si des partis politiques ont clamé haut et fort l’existence de ces doublons dans les listes électorales, le problème n’aurait pas pris autant d’envergure sans la déclaration de la CENI par le biais de son désormais ex-vice-président Thierry Rakotonarivo le 28 février dernier. En marge de l’arrêtage provisoire des listes électorales dans le cadre de la Révision Annuelle de la Liste Electorale 2019-2020, il a annoncé l’existence de 1 162 512 électeurs, inscrits dans la liste dotés d’un numéro de carte d’identité nationale identique. Cette déclaration faite au nom de la CENI lui a couté sa place au sein de cet organe de gestion des élections.
Quand à l’ancien directeur général de l’imprimerie nationale, Jean-An-
gelson Randriamboavonjy, il a également déclaré le 16 décembre 2018, lors d’une conférence de presse, l’existence de fausses cartes d’identité nationale utilisées pendant cette période électorale. Une annonce qui a confirmé les nombreuses doléances et preuves diffusées sur les réseaux sociaux de la part d’anonymes provenant de plusieurs districts. Il a indiqué que ces pièces d’identité non identiques à celles imprimées par cette société d’Etat n’étaient pas difficiles à reconnaitre. Selon l’intéressé, toujours lors de cette conférence de presse, environ 40% des fokontany dans tout Madagascar ont signalé l’existence de ces fausses CIN au niveau de l’imprimerie nationale.
Le ministère de l’Intérieur serait-il épargné ?
Selon des informations recueillies, la commission qui enquête sur ces doublons n’aurait pas convoqué le ministre de l’Intérieur. Or selon les textes en vigueur, c’est ce ministère qui s’occupe, par le biais des districts de la délivrance des cartes d’identité nationale. Le KMF/CNOE-éducation des citoyens a depuis déjà 2015 sonné l’alarme sur l’existence de numéros de CIN identiques dans les listes électorales. Une situation que seul ce ministère pourrait élucider.
Velo Ghislain
