Les employés de la Kraomita Malagasy (Kraoma SA) vont déposer une plainte au Pôle Anti-Corruption (PAC), estimant que la joint-venture avec la société russe Ferrum Mining renferme des dessous de corruption. Selon eux, des zones d’ombre règnent. En trois mois, il y a eu des changements à plusieurs reprises tant au niveau de la présidence du Conseil d’Administration que de la direction générale dont le dernier en date est la prise de fonction de Jaobarison Randrianarivony en tant que Directeur Général Adjoint. Ce qui suppose qu’il y a anguille sous roche.
Le partenariat stratégique a prévu la constitution d’une entreprise malgacho-russe «Kraoma Mining S.A» qui ne profite ni aux employés, ni à la Kraoma mais à la société russe et à une minorité de responsables malagasy, martèlent des membres de la cellule de crise mise en place, tout en soulignant l’existence d’une certaine pression. Pour boucler l’accord dans son ensemble, quatre contrats doivent être conclus: le contrat de partenariat proprement dit, le contrat de partenariat mère, le contrat d’amodiation de permis et de mise à disposition de matériel et de personnel ainsi que le pacte d’actionnaires. Une partie a déjà été signée. Le contrat d’amodiation entraînera des pertes d’emplois considérables. Seuls 184 sur 657 employés seront maintenus, selon les informations qui leur sont parvenues, ce qui aura des impacts sur 6.000 personnes.
Pour rappel, le personnel de la Kraoma SA a entrepris un mouvement de grève depuis le 04 décembre 2018 avec comme principale revendication, celle de mettre fin au partenariat avec Ferrum Mining. L’on apprend que la Kraomita Malagasy a commencé à faire face à des difficultés financières en 2015, d’où la recherche de partenariat. Il y a quelques mois, la société russe Ferrum Mining est arrivée en apportant une modique somme de 500.000 Ar comme capital alors que celui de la Kraoma est de 3 milliards Ar, se désolent les employés. Par ailleurs, les termes du contrat n’ont pas été respectés. Il est vrai que la société russe a payé les salaires, 198.000 USD aussi bien au mois de septembre qu’octobre derniers, mais sans payer l’OSTIE, la CNAPS et l’IRSA.
Les employés dénoncent également le fait que les 80% de la production reviennent à Ferrum Mining et les 20% seulement reviennent à la Kraoma SA. Les chromes sont très recherchés selon eux et la Kraomita Malagasy n’aurait aucune difficulté à écouler la production en cas de rupture du partenariat avec cette société russe. Affaire à suivre.
Claudia R.
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