Une grande partie des dettes de la compagnie aérienne nationale est actuellement apurée. L’équipe dirigeante d’Air Madagascar est confiante quant au paiement intégral des arriérés d’ici février 2019.
“A ce jour, près de 210 milliards d’Ar sur les 303 milliards de dettes de la compagnie Air Madagascar ont été remboursés”, se réjouit Eric Koller, Président du Conseil d’Administration (PCA) d’Air Madagascar. Et de préciser qu’Air Madagascar n’est plus subventionnée par l’État. «Depuis le 1er décembre, nous, dirigeants de cette compagnie aérienne n’ont demandé aucun Ariary au Ministère des Finances et du Budget même si cette société est encore détenue à 51% par l’État».
Le PCA de la compagnie ne manque toutefois pas de noter l’existence de dettes cachées. Des nouvelles dettes surgissent comme celles se rapportant à des pièces détachées ou encore celles faisant suite à des plaintes déposées par des passagers victimes de la grève menée par les agents de la compagnie il y a quelques années de cela et pour lesquelles ils ont obtenu gain de cause au niveau du tribunal.
Il reste un dernier rapport de l’Etat, les 40 millions USD de la Deutsche Bank qui ont été validés par les 2 chambres parlementaires. Le décaissement devrait se faire avant la fin de l’année. «Dès que ce montant sera débloqué, nous allons tout faire pour liquider les dettes», précise ce responsable. Le but étant d’apurer l’intégralité de la dette d’ici février 2019. Il a mis un accent particulier sur la nécessité de suivre le business plan avec le plan de transformation Alefa 2027 pour sauver Air Madagascar.
A noter au passage que 90% de la flotte de la compagnie aérienne est à présent opérationnel. Eric Koller a également touché mot sur le prix du carburant à Madagascar qui est l’un des plus chers au monde pour l’avion. Les dépenses en carburant constituent pourtant les charges fixes les plus importantes d’un aéronef, surtout pour l’Airbus avec ses 4 réacteurs qui consomment énormément. Pour y pallier, Air Madagascar et son partenaire stratégique, Air Austral procèdent à une rationalisation du carburant. En partant de Guangzhou, l’Airbus fait par exemple le plein à la Réunion pour revenir à Madagascar et partir ensuite à Paris et ce, afin de minimiser le coût relatif au carburant.
Tsaradia
La filiale nationale Tsaradia, pour sa part, poursuit son envol depuis son décollage début juillet. Le bilan est positif selon les précisions de notre interlocuteur. «Je félicite l’équipe d’Air Madagascar. Ce n’est pas facile de monter une filiale, le changement est difficile mais les employés se sont serrés les coudes». Eric Koller avoue que des avions sont tombés en panne à Sambava et Tuléar le week-end dernier. Cela peut arriver. Il ne s’agit pas de pannes importantes, toutefois, dès qu’un voyant clignote, le commandant de bord décide de ne pas voler, priorisant la sécurité aérienne.
La dernière réunion du Conseil d’Administration a fait état d’une ponctualité de 77% de Tsaradia, si à ses débuts elle était moins de 50%. En termes de remplissage, les dirigeants de la compagnie sont également satisfaits. L’objectif est de maintenir la fréquence à raison de vols par jour pour Antsiranana, Nosy-be, Fort-Dauphin, Toamasina et un vol quotidien pour Morondava, Sainte-Marie et Sambava. En tout cas, cette période de haute saison s’annonce prometteuse pour Tsaradia!
Claudia R.
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