Air Madagascar : 26 jours de grève, 475 départs annulés
La grève au sein d’Air Madagascar se poursuit et la compagnie continue ainsi à se trouver dans une zone de turbulence. Outre les opérateurs touristiques qui sont victimes, les emplois induits et les usagers de la compagnie en font aussi les frais avec les différents impacts sur l’ensemble du domaine.
Cela fait 26 jours que les employés de la compagnie Air Madagascar font la grève. Depuis, près de 475 départs ont été annulés. Ils sont environ 300 à effectuer ce mouvement, issus pour la plupart de trois directions à savoir la Direction des Exploitations, la Direction Industrielle ainsi que la Direction Technique.
Aucun service minumum n’étant assuré, la compagnie Air Madagascar a dû faire appel à des prestataires étrangers pour assurer autant que possible l’exploitation. Quatre avions assurent la poursuite des exploitations dont deux A340 qui assurent le long-courrier ainsi qu’un ATR et un Boeing B737 qui assurent les vols régionaux et nationaux, soit un total de 4/10.
Attente de la sentence arbitrale
Anti-constitutionnalité. C’est le nouvel argument avancé par les grévistes pour retarder la prononciation de la sentence arbitrale par le conseil d’arbitrage prévu statuer sur la résolution du mouvement social au sein de la compagnie nationale le vendredi 03 Juillet dernier. Pour la compagnie Air Madagascar, les démarches des grévistes dépassent les revendications présentées au départ au bout de la quatrième semaine d’immobilisation.
En effet, les grévistes ont demandé à ce que le Conseil d’arbitrage sursoit à statuer en soulignant qu’ils vont saisir la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). Il est stipulé dans l’article 225 du Code du Travail que la décision du Conseil d’Arbitrage est finale et sans appel ; qu’elle met fin au litige et qu’à compter de la transmission de cette décision aux parties, la grève ou le lock-out doit se terminer. Une manœuvre est ainsi entreprise pour retarder une telle décision.
Le Conseil d’arbitrage a décidé de renvoyer l’audience le 9 juillet, afin de rendre leur décision sur la demande de sursis à statuer.
Les grévistes ont aussi demandé le sursis à exécution de l’autorisation de licenciement des quatre agents auprès du Tribunal administratif. L’annulation de cette autorisation permettra leur réintégration.
La régularisation immédiate des éléments de salaire notamment le paiement des cotisations prélevées sur salaires mais non versées à la CNaPS, entre autres, constituaient les premières doléances des grévistes mais la cause du mouvement a pris dorénavant une autre tournure.
Syndicats et hommes politiques
De nombreux syndicats se sont ralliés au mouvement des grévistes qui effectuent un sit-in devant le Tribunal Anosy depuis une semaine. Des personnalités politiques ont également été aperçues sur place. Leur présence s’explique par la solidarité car ils estiment que les droits syndicaux des employés de la compagnie nationale sont bafoués. D’autres pour leur part avancent que le mouvement a pris une tournure politique et ils se demandent à qui profite la paralysie d’Air Madagascar, instaurée et rallongée par les grévistes ?
