AIR MADAGASCAR : Des employés en grève à partir de demain
L’année dernière, la grève effectuée par des employés d’Air Madagascar a véritablement handicapé le transport aérien et impacté gravement le secteur du tourisme. Une nouvelle grève plane actuellement sur la tête de la compagnie nationale. Des employés veulent se dresser… pour obtenir leurs droits et pour une meilleure gouvernance, conformément au mémorandum d’accord signé en 2015.
Des employés d’Air Madagascar vont procéder à une «cessation d’activités à partir du mercredi 11 Mai». Dans un communiqué, ils se disent conscients de la politique de l’État de tuer peu à peu la compagnie nationale.
La mauvaise gouvernance généralisée dans la conduite des affaires de l’État se répercute au niveau de la compagnie Air Madagascar à travers le non respect de l’État de droit, la non transparence et le non respect de redevabilité. Ils revendiquent également la régularisation de leurs différents droits, notamment, le paiement de la Cnaps, des assurances retraites et autres.
Rado Rabarilala estime que la grève ne sera sans doute pas généralisée puisque les employés de la compagnie peuvent avoir des avis divergents. Plus d’un se souviennent toutefois que la grève entreprise par le personnel naviguant l’an dernier, bien qu’elle ne fut pas générale, a handicapé l’ensemble du secteur.
Perte de 500.000 USD par jour
Si au cours de la grève effectuée l’an dernier, il a été avancé par les autorités étatiques que les pertes s’élèvent à 500.000 USD par jour, pourquoi l’Etat ne parle pas des 15 millions USD perçus dans le mois quand la compagnie était alors opérationnelle? La transparence devrait aussi être de mise pour la location des ATR et des Airbus, a indiqué hier Rado Rabarilala.
L’Airbus, loué à 350.000 USD par mois est resté cloué au sol pendant cinq mois alors que la compagnie fait face à des difficultés financières, à cause de la suspension des vols desservant l’Asie. «Il vaut mieux que l’avion reste immobilisée au sol, tout en payant sa location plutôt que de le laisser desservir cette destination?» s’indigne notre interlocuteur tout en notant qu’une telle situation ne se produit nulle part ailleurs. Même les constructeurs des appareils font en sorte que les avions restent le moins de temps possible au sol pour plus de rentabilité, a-t-il laissé entendre. De l’avis des employés d’Air Madagascar, le DG Gilles Filiatreault ne serait qu’un simple exécutant qui suit les directives des autorités étatiques.
Qu’en est-il également du prix de vente de l’ATR que la compagnie a ensuite re-loué? Des informations autour d’un contrat de plus de 13 millions USD circulent, dénoncent les employés de la compagnie.
Réintégration
A noter qu’une rencontre entre le ministre de la Justice et Rado Rabarilala et consorts, accompagnés de leur avocat, Me Olala, était prévue se tenir hier matin, mais cette rencontre n’a pu avoir lieu, le ministre ayant été retenu par d’autres obligations. Cette rencontre devrait s’articuler autour de l’exécution de la décision de justice sur leur réintégration.
C.R
Imprimer
