Ambatovy en danger ? Chute généralisée des prix des matières premières
«Les matières premières plongent», «les matières premières sont en chute libre», «les cours du pétrole et de métaux sous forte pression»…. autant de titres que l’on peut lire dans les médias étrangers. Cette chute généralisée des cours des métaux serait imputable au dollar et au ralentissement de l’économie chinoise. Elle n’épargne pas les compagnies extractives.
Les cours des matières premières, dans leur généralité, ont connu leurs plus bas niveaux depuis 16 ans en raison, notamment, de la faiblesse de la demande de la Chine.
Cas du nickel
Si en Mai 2007, le prix du nickel était de 52.108 USD par tonne, il est descendu au-dessous de 31.000 USD en Mars 2008. En Mai 2014, le cours du nickel était de 19.380 USD pour atteindre 10.110 USD le 21 Août 2015 et atteindre 9.305 USD le 25 Août dernier. Le coût d’usinage moyen d’une tonne de nickel, selon la technique hydro métallurgique se situe entre 15.000 et 18.000 USD.
Si le prix du nickel s’est davantage effondré ces derniers jours, c’est en raison des préoccupations accrues sur la faible demande chinoise qui constitue portant le premier consommateur mondial. A cela s’ajoute le volume important de stock.
Plus d’uns se demandent ce qu’il en est alors de l’avenir des compagnies minières, comme Ambatovy. Les prévisions de production de cette compagnie minière est de 45.000 à 48.000 tonnes. La grève observée à la mine et à l’usine il y a quelques mois de cela a eu un impact négatif sur la production. Pour poursuivre ses activités, Ambatovy a été contrainte de procéder au chômage technique au mois de Juin dernier dans la limite des fonds disponibles. Si la situation de la société s’améliore, les employés mis au chômage technique seront réintégrés. Autrement, Ambatovy devra revoir ses stratégies.
Cas non isolés
Ni la compagnie Ambatovy, ni le métal qu’est le nickel ne sont des cas isolés. Pétrole, cuivre, acier, nickel, ilménite, charbon… affichent des prix en chute libre. Le prix du cuivre qui se chiffrait à 10.000 USD la tonne en 2010, a dégringolé pour se situer à 5.000 USD aujourd’hui. Effectivement, les compagnies minières sont en difficulté et procèdent soit à une compression de personnel, soit à une réduction de leurs activités ou encore à une fermeture d’unités de production. Il appartient aux investisseurs de décider du sort de la compagnie.
L’on rapporte que le bénéfice net de Rio Tinto a chuté de 82% au premier semestre, se chiffrant à 740 millions d’euros pour les six premiers mois de 2015 contre 4 milliards d’euros à la même période l’année dernière. Le cours du minerai de fer s’est effondré à 44,59 dollars au début juillet, son plus bas prix depuis 2009 en raison du ralentissement de l’économie chinoise d’une part et de l’abondance de l’offre, d’autre part. Il s’agit d’exemples parmi tant d’autres et la liste n’est pas exhaustive.
Pour Madagascar, tout cela ne peut qu’entraîner une baisse de recettes des compagnies minières et, partant, une réduction des rentrées de devises qui aura inévitablement des impacts négatifs sur notre monnaie nationale, mais aussi une réduction des activités des sous-traitants. Des emplois seront également perdus, et l’impact sur l’économie du pays sera considérable.
C.R
