Ambohidahy : Sit-in des députés devant la HCC ?
Si les députés se sont cantonnés sous la douce fraîcheur des salles de l’Assemblée nationale ces derniers temps, certains d’entre eux envisagent de porter le mouvement… dans la rue et devant le siège de la HCC à Ambohidahy.
Les députés qui ont voté la mise en accusation du Président de la République en vue de le déchoir, ont annoncé hier l’organisation d’un sit-in devant les locaux de la Haute Cour Constitutionnelle à Ambohidahy. Ils ont annoncé cette mesure pour confirmer leur présence et leur attachement à cette initiative, nous a informé un membre du bureau permanent de l’Assemblée Nationale qui y est favorable.
Très tard dans la soirée d’hier, notre rédaction a été informée de l’annulation de cette initiative. A la place, une conférence de presse sera organisée dans les locaux de l’Assemblée Nationale, dans la matinée d’aujourd’hui.
Les députés ont été très critiques hier au sujet des différentes supputations lancées contre eux depuis l’avènement du vote de déchéance de mardi soir. Le député Jean Claude Rajaozanany dit Sayah, élu à Mandritsara, n’a pas manqué de dévoiler ses craintes quant à l’éventualité de tentatives de corruption de la part du régime des membres de la Haute Cour Constitutionnelle. Les gages seront des fortes sommes d’argent ou des véhicules tout terrain. « Nous avons confiance aux membres de la HCC, ce sont des hommes responsables », a-t-il souligné.
Parmi ces députés qui ont haussé le ton figure Lucien Rakotomalala, élu de Morombe. Selon ses dires, l’acte de violation de la constitution est consommé. Il a argumenté ses propos sur la question du retard de la mise en place de la Haute Cour de Justice qui, selon lui, devra être effective 12 mois après l’investiture du Président de la République. Un acte répréhensible, selon ses termes, et qui serait un délit flagrant de violation des dispositions de la constitution.
Le député de Benenitra, quant à lui, avait été beaucoup plus ferme sur ce point. Il a avancé l’existence de fortes sommes d’argent distribuées à des députés qui voulaient s’opposer à la déchéance, avec la présence physique d’un membre du gouvernement, pour contrôler le tout. Il a tenu à démentir les propos disant que la non attribution des véhicules tout terrain les ont poussés à initier la procédure de déchéance. Toutefois, ce député de Benenitra a fait savoir que l’acquisition de ces véhicules était inscrite dans la loi des finances 2015 et, de ce fait, la non application de la loi des finances est considérée comme une violation de la loi à ses yeux.
Les députés hostiles au Président de la République semblent décidés à avancer coûte que coûte dans leur initiative. La conférence de presse de ce matin permettra de connaitre davantage leurs motivations dans ce processus de mise en accusation du Chef de l’Etat.
Marc A.
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