Ambondrona : Un quartier sous haute surveillance
Ambondrona avec son « tohatohabato » est un des plus anciens quartiers de la capitale. Un quartier qui a vu l’éclosion d’un groupe de rock malgache parmi les plus célèbres. Un quartier sportif aussi avec son club de rugby qui joue dans le Top 14, la JSTA. Mais un quartier aussi populaire que dangereux avec ses innombrables ruelles, de vrais coupe-gorges pour ceux qui osent s’y aventurer sans les connaître. Ambondrona, depuis quelques jours est sous haute surveillance.
Les habitants d’Ambondrona sont sur le qui-vive. En l’espace d’un mois, plusieurs foyers ont été attaqués en pleine nuit. Dans la nuit de lundi, 3 bandits ont été aperçus du côté d’Ambodifilao, voulant sans aucun doute s’attaquer à une maison dont l’occupante a eu le temps de donner l’alerte, les obligeant à prendre la poudre d’escampette. Les membres de la vigilance populaire qui veillent chaque nuit, d’ailleurs, sont venus à la rescousse, mais n’ont pas pu rattrapper les bandits. Néanmoins, ceux qui veulent perturber la nuit des habitants sont avertis : les veilleurs, de courageux jeunes hommes et… jeunes filles ne se laisseront pas faire.
Un camp dans une ruelle
Armés de gourdins et d’autres objets contondants, les membres du comité de vigilance sont épaulés par des policiers du Ier arrondissement. Dès la tombée de la nuit, des groupes se forment et un petit campement est érigé au niveau d’une ruelle bien connue de ceux qui prennent le raccourci en venant de Behoririka pour aller à Analakely. Ils sont là, bravant le froid et la pluie à surveiller les moindres mouvements suspects et à contrôler, raccompagner ceux qui, pour une raison ou une autre, sont obligés de rentrer tard chez eux. Et à veiller également au grain.
Pour Setra dont la maison a été attaquée la semaine dernière, la surveillance du quartier est devenue un devoir. « Je veille sur ma famille, mais je rends service aussi aux autres, car notre présence, je l’espère, dissuadera les bandits », a-t-il confié. Mais il se demande en même temps jusqu’à quand durera cette veille populaire ? « Nous avons tous une activité et nous sommes fatigués en nous rendant au travail le lendemain, déclare-t-il, et c’est pourquoi, nous demandons la contribution de chacun et surtout le renforcement des patrouilles policières dans le quartier ». Même si Ambondrona n’est pas encore officiellement qualifié de « zone rouge », l’insécurité y est flagrante à l’instar d’autres quartiers de la capitale. Et la sécurité n’est pas seulement du devoir des riverains.
MRz
