Les litiges entre employeurs et employés resurgissent de nouveau dans les entreprises de la zone franche de Madagascar. Un cas flagrant se manifeste dans une entreprise implantée à Andraharo.
Une cinquantaine d’employés d’une usine franche opérant à Andraharo vont comparaître devant le Conseil de Discipline ce jour. Vingt ont d’ores et déjà fait l’objet de suspension provisoire, dont 9 délégués du personnel, membres du «Firaisamben’ny sendikan’ny mpiasa malagasy revolisionera» ou FISEMARE, et le reste a en revanche été envoyé en congé forcé. Frustrés, ces employés ont donné une conférence de presse la fin de la semaine dernière au siège du FISEMARE, d’Ankadivato dans l’objectif de dénoncer les abus perpétrés par la Direction Générale de la société en question, dont ils sont victimes. Parmi les grandes lignes annoncées par le délégué des employés, Bertrand Ramamonjisoa, figurent, entre autres, le non-paiement de la 2ème et 3ème tranche de leur allocation familiale, estimées à 640 millions d’Ariary au total, incluant la hausse annoncée par l’Etat malagasy. Bertrand Ramamonjisoa a ajouté que le délégué du personnel a eu l’opportunité de rencontrer la responsable des Ressources Humaines qui a rassuré les employés en indiquant que la société avait déjà versé la somme en question dans les caisses de la CNaPS. Malheureusement, après constatation, les employés ont découvert que l’argent n’a pas encore été mis à la disposition de la CNaPS. Les employés ont redemandé à avoir un entretien avec la Direction afin de transmettre leurs doléances, mais l’entreprise n’a pas daigné prendre en considération leur démarche. Ils ont ainsi décidé de saisir l’Inspection du Travail, qui a bien voulu dépêcher un inspecteur pour servir de médiateur, mais encore une fois de plus, l’initiative a été ignorée par l’entreprise. Les employés ont ainsi posé un ultimatum de 72 heures à la Direction Générale de l’entreprise pour donner suite à leurs doléances, malheureusement, elle n’a donné aucune suite. Pire encore, la Direction Générale a décidé de sévir en sanctionnant les employés récalcitrants pour grève illicite.
Le président national du FISEMARE, Joachim Frédéric Laborde, a non seulement déploré l’absence de dialogue social, mais il a également dénoncé la mauvaise foi de la société, une violation flagrante du code du travail.
Un appel a ainsi été lancé aux autorités compétentes, notamment le ministère de tutelle, à se pencher de près sur cette affaire.
LOVA R
Imprimer
