Ankadimbahoaka / Tanjombato : Des échauffourées et des arrestations
Les éléments des forces de l’ordre de l’Emmoreg n’ont pas chômé hier, en éteignant des foyers de tension à divers endroits de la capitale…
Les transporteurs urbains et suburbains de l’axe Sud de la capitale ont manifesté leur opposition aux contrôles routiers effectués par la Cellule d’Intervention Routière, connue sous le sigle de CIR. Cette structure a été mise en place par le ministère des Transports en avril 2015 et chargée d’assainir le secteur du transport terrestre. Mais, un an après sa mise en place, les transporteurs montent au créneau. Ils sont une centaine de transporteurs, issus des différentes coopératives qui assurent la liaison entre la capitale et la zone d’Atsimondrano (Mahazoarivo, Androndra, Tanjombato, Andoharanofotsy…) à décider de geler leur activité hier, dès la matinée. Ils ont observé une grève du côté d’Ankadimbahoaka et de Tanjombato pour réclamer la dissolution de la CIR qui est rattachée à la Direction Générale des Transports Terrestres.
Par la même occasion, ils refusent que les éléments de la CIR ainsi que ceux de la Police municipale se chargent de régler la circulation. Cette protestation résulte, d’après eux, des pressions souvent intenses exercées sur les transporteurs, et qui affectent énormément leurs recettes journalières. A titre d’exemple, ils ont fait savoir que les agents de la CIR réclament 60 à 70.000 Ariary pour une portière qui ne ferme pas, de même les agents de la Police municipale, dénommés « Bérets jaunes » ne cessent de leur extorquer de l’argent. Pénalisation qui coûte en moyenne 200.000Ar par semaine, pour la moindre erreur commise par les transporteurs… Durant leurs interventions, les éléments de la CIR sont habilités à suspendre la licence d’exploitation du contrevenant, de retirer le permis de conduire du conducteur ou de placer le véhicule en fourrière.
Les transporteurs ont également exprimé leur ras-le-bol des réparations et achats de pièces détachées qui s’imposent à cause de la détérioration des routes.
Pour toutes ces raisons, ils protestent contre ce qu’ils qualifient de « dictature » et souhaitent que la gestion de la circulation soit attribuée uniquement à la Police nationale et à la Gendarmerie nationale.
Par ailleurs, des représentants du réseau de défense des droits des consommateurs de Madagascar (VOMZM) ont grossi les rangs de ces transporteurs grévistes. Des pourparlers ont eu lieu hier même, entre les représentants des transporteurs, du VOMZM et du ministère des Transports dont le directeur de l’ATT, à l’issue desquels le DG de l’ATT avait annoncé la suspension des attributions de la CIR. Cette décision n’a pas pour autant satisfait les transporteurs qui réclament la suspension totale de cette cellule. La CIR est constituée d’éléments du ministère des Transports, du ministère de la Sécurité publique et du Secrétariat d’Etat chargé de la Gendarmerie Nationale. Cette cellule a une compétence sur l’ensemble du territoire national. Des échauffourées qui se sont ensuivies, 4 personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre. On attend la décision du Gouvernement…
Vola R
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