Le sens de responsabilité, tel est le mot d’ordre du Chef de l’Etat à l’endroit des rédacteurs en chefs et aux directeurs de publication des différents médias quant à la conjoncture sociopolitique actuelle.
Les membres de la presse ont répondu présent à l’appel du Président Rivo Rakotovao hier pour discuter de la conjoncture sociopolitique actuelle. A l’occasion d’un petit déjeuner de presse dédié aux rédacteurs en chefs et aux directeurs de publication, le Chef de l’Etat a lancé un appel au sens de la responsabilité dans l’instauration d’un climat de paix et de sérénité, nécessaire non seulement au processus électoral en cours mais également dans le cadre du développement de la Nation. «La presse, comme tout citoyen y compris les dirigeants étatiques, sont devant leurs responsabilités. Ceci ne sous entend pas un retour à la censure mais un respect de l’éthique et du professionnalisme», a-t-il souligné. D’ailleurs, il a souligné l’existence de la plénitude de la liberté d’expression et de la liberté d’opinion dans le pays. «Parfois cette liberté est cachée dans la politique, conduisant ainsi dans un phénomène de désarroi. Et là, il faut faire le discernement et requiert le sens de la responsabilité», a-t-il indiqué.
Dans ce cadre, le Président de la République par intérim n’a pas manqué de rappeler le cas de Morondava. Un cas qui s’est soldé par une émeute tout en usant du média comme vecteur d’incitation à la haine. Ainsi le Président Rivo Rakotovao a martelé que la liberté d’opinion et d’expression ne permet à personne de faire des incitations à la haine et à la violence, encore moins dans les médias. Des mesures conservatoires ont été prises à l’encontre de la radio qui a émis des appels à la révolte à Morondava, toutefois le Président p.i Rivo Rakotovao a souligné qu’il ne s’agit pas d’une décision politique ni d’un cas de censure, mais bien d’un rappel à l’ordre eu égard à l’Etat de droit, que le propriétaire de la station soit une personnalité politique ou non. A l’endroit des journalistes et de tout politicien, quelle que soit sa conviction ou son opinion politique, le Chef de l’Etat a appelé au sens de la responsabilité citoyenne. Il invite aussi les médias à garder son impartialité et à toujours travailler dans l’éthique et la déontologie en faisant preuve de discernement dans toutes situations. «Nos acquis démocratiques ne doivent pas être bafoués par l’irresponsabilité et le non professionnalisme», a-t-il insisté. L’équilibre du pays est trop fragile pour laisser faire les manipulations et les incitations à la violence. La liberté ne veut pas dire qu’on peut faire ce qu’on veut. «L’Etat que je représente doit faire régner la loi. Notre objectif commun est d’arriver à asseoir ensemble un Président de la République élu par le peuple, dans un climat apaisé», a ajouté le Chef de l’Etat.
Par ailleurs, le locataire d’Ambohitsorohitra a rappelé le rôle des médias publics qui ont le devoir de respecter les textes en vigueur d’une part mais également de jouer la neutralité politique. Comme tout fonctionnaire et agents de l’Etat, l’opinion politique de ces derniers ne doit pas agir dans son lieu de travail. Par conséquent, il leur appartient de séparer les fonctions de l’Etat avec la position politique de la personne, a insisté le Président de la République par intérim.
Au sujet de la régulation du monde médiatique, le Président Rivo Rakotovao a fait savoir que des dispositions ont été prises dans le cadre de la campagne électorale. Et entre temps, il a souligné que la mise en place de l’Autorité de Régulation de la Communication Médiatisée (ANRCM) attendra le moment propice.
Marc A.
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