Apatridie : Madagascar n’est pas épargnée
Est considérée comme apatride, toute personne qu’aucun Etat ne considère comme son ressortissant. Madagascar n’en est pas épargnée. Il y a des apatrides qui sont victimes de la loi et victimes de discrimination. Des individus sont victimes de délits de faciès et de patronyme dans l’octroi de documents d’identité malgache.
Il est toutefois difficile d’avoir des statistiques exactes du nombre d’apatrides à Madagascar. Ce sont en effet des individus qui vivent dans un état de crainte quotidienne, ils n’ont pas de carte d’identité nationale, ont peur d’être poursuivis et vivent parfois cachés, selon les précisions apportées par Maika Mahazaka-Fandresana, Responsable Communication de Focus Develop-
ment Association. Dans le monde, l’on estime à 10 millions le nombre d’apatrides et environ 30% sont des enfants.
Le Code de Nationalité Malagasy de 1960 prévoit la procédure permettant de régulariser la situation des apatrides. « Mais il s’agit d’une procédure plus ou moins bloquée dans notre pays », a fait remarquer notre interlocutrice, faute de volonté politique. «Depuis 1960, seuls 1559 individus ont été naturalisés Malagasy», a-t-elle poursuivi. En France pourtant, l’on recense 40.000 naturalisations par an.
Focus Development Association effectue des plaidoyers auprès des pouvoirs législatifs et offre une assistante légale, gratuite aux personnes apatrides.
Madagascar figure parmi les 27 pays qui ne permettent pas aux femmes de transmettre leur nationalité sans condition à un enfant. Selon des informations qui circulent, le projet de loi sur la réforme du Code de Nationalité prévoit qu’une femme malgache peut désormais transmettre sa nationalité à ses enfants, indépendamment de son statut matrimonial. A noter qu’un projet de Loi portant sur la réforme du Code de Nationalité modifiant et complétant certaines dispositions de l’Ordonnance n°60-064, a été adopté en Conseil des Ministres au mois de juin dernier mais il n’a pas encore été transmis au Parlement.
Hier un atelier d’information et d’échange a été organisé par Focus Development Association à l’Hôtel Colbert, au profit des membres de la Société Civile dans le cadre de l’initiative «Prévention et réduction de l’apatridie à Madagascar», en partenariat avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés.$
C.R
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