Ariary : La dépréciation continue
L’Ariary ne cesse de se déprécier à un rythme inquiétant. La situation s’est d’autant plus empirée ces dernières semaines. Sur le marché interbancaire de devises (MID), un euro excède actuellement les 3.200 MGA. Hier, la monnaie malgache s’achetait à 3 202,32 MGA sur le MID. Au début du mois de février, l’Euro s’échangeait encore à 3.191,21 Ariary, contre 3.098 Ariary et des poussières le 28 janvier.
Le constat est le même pour le Dollar américain qui s’achetait hier à 2.323 Ariary sur le MID s’il valait 2.279,15 MGA le 28 janvier 2014.
Lantoniaina Rasoloelison, ministre des Finances et du Budget a avancé deux importantes raisons de cette chute vertigineuse de l’Ariary.
Primo, les grandes sociétés minières ont fait entrer une quantité importante de devises à la fin de l’année 2013. Et ce stock de devises commence à se tarir.
Secundo, le retour à l’ordre constitutionnel crée un climat de confiance et d’optimisme chez les opérateurs économiques et les importateurs, en particulier. Ceci conduit à une pression à la demande. Ces opérateurs et, particulièrement, les opérateurs pétroliers anticipent et multiplient les opérations d’importation.
Avenir de l’Ariary
Le ministre des Finances et du Budget reste, cependant, optimiste quant à l’avenir de la monnaie malgache. Selon ses explications, le rétablissement de la relation avec le FMI va désormais intervenir dans le cadrage macro-économique. Et ceci aura sans doute un impact direct sur la balance de paiement et permettra la stabilité de l’Ariary.
De nombreux économistes, en revanche, s’accordent à dire que le glissement de la monnaie nationale va s’accentuer une fois qu’on aurait des négociations fermes avec le Fonds Monétaire International.
Au mois de février dernier, un économiste du Centre de Recherches, d’Études et d’Appui à l’Analyse Economique de Madagascar, a montré que la dépréciation de l’Ariary augmente le coût des dépenses publiques vers l’extérieur, mais accroît la contrepartie de l’aide extérieure en monnaie nationale. Selon son analyse, lorsque la monnaie nationale perd de sa valeur, elle entraîne une baisse de prix du coût de production, entre autres, et augmente la marge bénéficiaire des investisseurs. Ce qui attire les capitaux étrangers en raison de la compétitivité de Madagascar.
Enfin et non des moindres, la dépréciation de la monnaie malgache ne peut que favoriser la hausse des prix des produits importés et des articles locaux utilisant des intrants importés. C’est donc la population qui en subit inévitablement les conséquences.
Vola R
