Ariary : La dépréciation va s’amplifier
Hier, sur le Marché Interbancaire des Devises, l’Euro s’échangeait à 3.216,97 MGA et le Dollar à 2.306,11 MGA. L’an dernier, à la même date, ils s’échangeaient respectivement à 2.854,23 MGA et 2.177,78 MGA.
«Tant que la tendance de l’offre et de la demande de devises ne sera pas inversée, cette dépréciation va continuer. Elle pourra encore s’amplifier avec la relance de l’économie car la demande de devises augmentera proportionnellement avec l’accroissement des importations liées à cette relance », a annoncé Vonintsalama Andriambololona, SG du ministère des Finances et du Budget, dans une interview publiée dans le bulletin mensuel « Tahiry » du Trésor Public.
Une analyse, rapportée dans la même édition, précise que la diminution des offres de devises sur le MID pourrait être la conséquence d’une baisse du volume des exportations, liée aux effets de la crise de 2009, ou résulter du blocage des appuis budgétaires provenant des bailleurs de fonds tout comme le manque de confiance des opérateurs économiques et les fuites illicites de devises vers l’extérieur.
Le SG du ministère des Finances et du Budget a fait savoir qu’il est possible d’inverser la tendance par une relance de l’exportation et un suivi des rapatriements de devises, une reprise des décaissements sur projets avec les bailleurs de fonds ou encore une rentrée de capitaux étrangers à travers les investissements directs étrangers, une fois que Madagascar sera de nouveau attractive pour les investisseurs.
La dépréciation de l’Ariary peut être avantageuse pour certains, et néfaste pour d’autres. La dépréciation constitue, en effet, une aubaine pour l’exportation, nos produits devenant de plus en plus compétitifs. Mais elle entraîne aussi une inflation puisque la plupart des matières et produits de première nécessité (PPN) et autres sont importés.
Vonintsalama Andriambololona n’a pas manqué de préciser que «l’offre de devises et les flux sont faibles au cours du premier trimestre de cette année en attendant, certainement, la mise en place des institutions de la IVème République et à cause de la période intérimaire précédant la normalisation de nos relations avec les bailleurs de fonds».
Recueillis par C.R
