Environ 75.000 avortements ont lieu chaque année à Madagascar. Comme ces pratiques se font clandestinement, elles ne sont pas sécurisées et les complications peuvent conduire au décès maternel. Hémorragies, infections et perforation d’organes constituent autant de risques auxquels les femmes qui recourent à l’avortement sont exposées. En 2017, le parlement a confirmé l’interdiction de l’avortement qui est puni par le code pénal et passible de peine d’emprisonnement.
De source auprès du mouvement « Nifin’Akanga » qui lutte pour la dépénalisation de l’avortement, au moins trois femmes sur dix ont déjà avorté. 12% ont moins de 19 ans et 19% entre 25 et 29 ans. Ni l’appartenance religieuse, ni le niveau d’études, ni le statut professionnel ou encore matrimonial ne stoppent une femme décidée à ne pas poursuivre une grossesse non désirée ou à risque. Le cas d’une femme, violée régulièrement par son mari et ayant enterré huit fœtus dans son jardin a suscité beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux.
A l’instar d’autres pays, Madagascar a marqué hier la journée mondiale du droit à l’avortement sécurisé par une conférence qui s’est tenue à l’Université d’Antananarivo. Une occasion d’interpeller les différents responsables sur la nécessité d’assouplir la loi en vigueur. De l’avis de Mireille Rabenoro, présidente de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, l’avortement devrait être permis dans certains cas comme le viol ou pour des raisons de santé. Il y a des lois qui doivent être changées, selon ses dires, comme il y a également celles qui doivent être modifiées.
C.R
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