Une étude réalisée par le cabinet Castalia est actuellement en cours et se focalise sur le redressement financier de la Jirama, révèle Jan Friedrich Kappen, spécialiste principal en énergie de la Banque Mondiale pour la région Afrique. L’objectif est de proposer un plan à moyen terme sur cinq ans afin de développer un plan qui permettra au gouvernement de réduire progressivement la subvention et à la Jirama d’améliorer leur performance et ajuster leur tarif en fonction. Notre interlocuteur estime que sous les conditions actuelles, la prochaine augmentation tarifaire sera nécessaire assez tôt l’année prochaine.
A la question de savoir si l’équilibre opérationnel de la Jirama pourrait être atteint en 2020, ce spécialiste principal en énergie de la Banque Mondiale précise que c’est justement l’objet de la prestation de Castalia. Parlant en son nom personnel, il se dit assez pessimiste compte-tenu des différents paramètres sur lesquels joue le projet d’Amélioration de la Gestion des Opérations du Secteur de l’Electricité (Pagose). L’investissement dans l’hydraulique, qui se substituera à de la production thermique ne portera pas ses fruits d’ci 2020. C’est à partir de 2024 qu’on va voir les réels impacts sur le coût de production de la Jirama.
En dépit des résultats de l’audit de la Jirama, disponible sur le site web de cette société d’Etat, notre interlocuteur se réjouit qu’une amélioration de la gouvernance de la Jirama ait été constatée. Un recrutement compétitif des directeurs de la Jirama a eu lieu et les postes clés ont changé selon ses dires. Néanmoins, il reste un long chemin à faire. Il s’agissait du premier audit conséquent sur les états financiers de la Jirama qui a identifié d’énormes chantiers d’amélioration. « Un audit, même si le résultat est assez négatif, est toujours un premier pas nécessaire ».
L’une des missions du cabinet d’études actuellement à pied d’œuvre est d’analyser les dettes et arriérés que la Jirama doit notamment aux producteurs d’électricité et aux compagnies pétrolières. Cela permettra de développer un plan de restructuration et de refinancement de ces dettes. Tout cela doit être lié à un plan de redressement qui tient la route. « C’est sur cela que l’on travaille actuellement ». Le but est de pouvoir livrer le rapport final de l’étude en cours avec les recommandations assorties d’outils et d’analyses financiers pour le gouvernement et la Jirama jusqu’à la fin du mois du mai.
Claudia R.
Imprimer
